Officiellement, la guerre du Tigray, qui a opposé le gouvernement fédéral éthiopien au Tigray People’s Liberation Front (TPLF), et dans laquelle ont également été impliquées des milices de la région voisine Amhara et l’armée érythréenne, n’a duré « que » deux ans, entre novembre 2020 et novembre 2022. Mais le bilan humain est effroyable : ce conflit a causé entre 600 000 et 800 000 morts et a provoqué le déplacement de plus de 3 millions de personnes. C’est probablement la guerre la plus meurtrière du XXIe siècle. Pourtant, elle n’a pas attiré l’attention de la communauté internationale, et n’a pas fait la une des « grands » médias.
Des actes gravissimes ont été perpétrés par l’armée fédérale, l’armée érythréenne et leurs milices alliées, qui ont entrepris de mener un nettoyage ethnique dans cette région septentrionale de l’Éthiopie, située à la frontière avec l’Érythrée. Des juristes et des spécialistes de la zone évoquent même l’éventualité d’un génocide. L’organisation des Nations unies (ONU) a en outre dénoncé une « échelle stupéfiante » d’actes de viols et de violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles tigréennes. De son côté, l’armée tigréenne a commis des exactions pouvant être qualifiées de « crimes de guerre ».
Une grande partie du Tigray a été privée de nourriture et de médicaments pendant des mois en raison d’un blocus imposé par le gouvernement fédéral. Des terres ont été spoliées. La famine a menacé. Deux ans après la cessation des hostilités, le coût de la reconstruction était estimé à 20 milliards de dollars (18,3 milliards d’euros).
Afrique XXI a publié de nombreux articles sur cette guerre oubliée, et a notamment documenté le nettoyage ethnique mené sur place par l’armée fédérale. Ces articles – des reportages, des analyses, des témoignages – donnent un aperçu des innombrables crimes commis durant ce conflit, et permettent d’en comprendre les origines, de déterminer les responsabilités et de saisir les enjeux de la reconstruction.
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