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Les mémoires de « Petit Barry »

Le temps de la grande purge

Podcast (3/4) · Le 2 octobre, la Guinée a célébré le 65e anniversaire de son indépendance. Mamadou Bowoï Barry, dit « Petit Barry », 87 ans, est l’un des grands témoins de cette époque. Dans un podcast en quatre épisodes, ce proche d’Ahmed Sékou Touré raconte les espoirs nés avec l’arrivée au pouvoir du leader indépendantiste, puis la dérive de son régime, dont il sera une des nombreuses victimes.

L'image montre un homme d'âge mûr, vêtu d'une tenue traditionnelle et portant un chapeau. Il lève un doigt en signe d'alerte ou de demande d'attention. En arrière-plan, on peut voir une grande banderole accrochée sur un mur. Cette banderole affiche des portraits de plusieurs personnes, accompagnés d'un texte qui fait référence à des prisonniers disparus en Guinée. L'ambiance de l'image évoque un appel à ne pas oublier ces disparitions et à sensibiliser le public à cette problématique.
Ahmed Sékou Touré et, en arrière plan, une banderole en hommage aux victimes de la purge de janvier 1971 déployée lors d’une manifestation en 2021.
© Mémorial du camp Boiro / DR

Au soir de sa vie, Mamadou Bowoï Barry, dit « Petit Barry », a décidé d’écrire ses mémoires. Sept ans sous le mont Gangan, paru en mai, est le premier des sept tomes d’une série intitulée « Camp Boiro »1. Un recueil de récits, de poèmes, d’hommages, qui racontent avec force détails les pratiques carcérales et meurtrières durant les heures sombres de la première République de Guinée (1958-1984).

Afrique XXI a rencontré « Petit Barry » en mai 2023, en région parisienne. C’est un monsieur de 87 ans, affable, enjoué, avec une mémoire stupéfiante. Il était pressé de raconter sa vérité historique, et surtout ses longues années d’enfermement (sept ans et demi, entre 1971 et 1978) à Kindia, à 135 km de Conakry.

Dans ce troisième épisode, « Petit Barry » se remémore une opération de l’armée portugaise, en 1970, dirigée contre Ahmed Sékou Touré et les combattants du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) abrités en Guinée-Conakry. Cet événement sera le prélude à une répression féroce : des milliers de Guinéens accusés d’être des ennemis de l’intérieur seront arrêtés.

Le premier épisode est à écouter ici.

Le deuxième épisode est à écouter ici.

Merci à Dom Peter et Samba Diabaté pour leur contribution musicale. Retrouvez-les sur l’album Sou Kono de Midgnight Ravers.

Réalisation : Agnès Faivre (avec Michael Pauron)

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1Le camp Boiro, un ancien camp de gendarmerie créé par l’administration coloniale française dans le quartier central de Camayenne, à Conakry, est devenu l’un des plus célèbres camps d’enfermement sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré (1958-1984). Des milliers de Guinéens y ont été torturés et tués, notamment par diète noire (privation d’eau et de nourriture jusqu’à la mort).