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« Le modèle d’Afrique XXI est difficile mais il le rend indépendant »

Podcast · Paroles de journalistes : plusieurs contributeurs d’Afrique XXI qui travaillent dans des pays où la liberté d’expression a régressé témoignent de l’importance de continuer à informer notamment grâce à un journal indépendant.

Pourquoi soutenir Afrique XXI  ? Des journalistes témoignent - YouTube

Depuis le lancement d’Afrique XXI, il y a trois ans, l’un de nos objectifs est de publier un maximum d’autrices et d’auteurs africaines. Aujourd’hui, elles et ils représentent plus d’un tiers du total des contributrices et contributeurs.

Nous avons demandé à certains d’entre eux, qui travaillent dans des pays où la liberté d’expression a fortement régressé ces dernières années, de vous expliquer les difficultés qu’ils rencontrent pour exercer leur métier, pourquoi il faut continuer à informer sur la situation de leur pays et comment ils ont vécu leur collaboration avec le journal.

Leurs témoignages soulignent la nécessité d’avoir un média totalement indépendant. Vous seules, lectrices et lecteurs, avez le pouvoir de pérenniser Afrique XXI.

FAIRE UN DON

Témoignage 1 :

La principale difficulté qui se pose est l’accès aux sources d’information. La personne qui dispose des informations ne veut pas les donner parce qu’elle a reçu des instructions précises des autorités. L’accès à certaines zones est difficile, et même quand on y accède les gens ne parlent pas, tout le monde est dans la terreur. Quand vous arrivez dans un village, le chef de village a reçu pour instruction de ne pas parler à un journaliste sans l’aval du chef de canton et du préfet. Quand vous allez voir le préfet, il vous dit qu’il ne peut pas donner d’informations sans avoir reçu l’autorisation du ministre des Affaires territoriales, et ainsi de suite...

Témoignage 2 :

Les difficultés sont nombreuses. Les journalistes n’ont plus accès aux infos en lien avec la lutte contre le terrorisme et, même quand ils en ont, ils réfléchissent à deux fois avant d’en parler... On a des menaces de mort, on s’autocensure, on a tendance à aller vers un traitement patriotique de l’information. Nos sources sont presque toutes muettes, de peur d’être enlevées et séquestrées par des agents de l’État.

Témoignage 3 :

Une des difficultés notoires est l’accès aux zones reculées devenues de véritables trous noirs de l’information. Il est de plus en plus difficile de faire parler les sources, parce qu’elles craignent des représailles, que ce soit du pouvoir central, des groupes jihadistes, d’autres groupes armés, ou encore des webactivistes à la solde du pouvoir. Malgré ces difficultés, c’est important de documenter la situation dans mon pays, sans trop m’exposer ou mettre mes proches ou mes sources en danger. L’accès à l’information de qualité est un droit pour tous.

Témoignage 4 :

Le problème n’est pas seulement l’accès à l’information, mais comment la diffuser ? La régulation de l’information est aujourd’hui entre les mains d’acteurs proches du pouvoir qui peuvent se donner tous les moyens pour faire taire un média ou un journaliste.

Témoignage 5 :

Dans mon pays, beaucoup de médias ont dû fermer. Comme personne ne veut avoir de problèmes avec les autorités, les journalistes taisent beaucoup de réalités. Certaines situations seraient encore ignorées si la presse internationale n’en avait pas parlé.

Témoignage 6 :

Si on ne continue pas à informer, on sera dans une situation de brouhaha de la guerre. Une personne qui n’est pas informée ne peut pas avoir d’opinion propre, et décider.

Témoignage 7 :

Avec Afrique XXI, j’ai apprécié la méthode de travail, le souci du détail, l’exigence et surtout la prise en compte de mes préoccupations de journaliste travaillant dans une zone à risques.

Témoignage 8 :

J’ai vraiment apprécié la ligne éditoriale d’Afrique XXI, le modèle économique, certes très difficile, mais qui rend le média indépendant. Et aussi ça m’a permis d’améliorer ma plume.

Témoignage 9 :

J’ai vécu cette collaboration avec Afrique XXI avec plaisir. J’ai produit deux articles, ce qui m’a permis de mieux connaître le journal et ses lecteurs. Cela m’a aussi permis de me faire connaître puisque des confrères m’ont félicité après la publication.