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Violences faites aux femmes

En Afrique, le fléau des violences sexistes et sexuelles

L'image montre une installation artistique composée de nombreux mannequins recouverts de bandes de plastique colorées, principalement dans des teintes orange et jaune. Ces mannequins sont alignés et se font face, créant une impression de masse. Sur leur surface, on peut voir des mots et des phrases comme "justice", "Stalking", "MeToo" et "Do not look away", écrits en noir et rouge, ce qui suggère un message fort et engagé. L'ambiance générale semble à la fois frappante et troublante, évoquant des thèmes de lutte contre l'injustice et les violences faites aux femmes. Les couleurs vives et les slogans bien en vue attirent l'attention et suscitent réflexion.
Photo d’illustration.
© Mika Baumeister / Unsplash

Le 10 décembre 2024, des manifestations pacifistes contre le féminicide ont été violemment dispersées à Nairobi. Le continent africain est le plus touché par les meurtres de femmes : en 2023, selon le dernier rapport1 de l’ONU Femmes, il y a eu 51 100 féminicides dans le monde, dont 21 700 rien qu’en Afrique (mais ce chiffre pourrait atteindre près de 30 000, selon une fourchette haute). Avec des dizaines de meurtres de femmes par an, le Kenya serait l’un des pays du continent le plus touché par ces violences faites aux femmes. Malheureusement, peu de données officielles sont disponibles pour affiner ce chiffre, mais, selon une compilation réalisée par le média indépendant Africa uncensored, au moins 500 femmes ont été tuées dans le pays entre 2016 et 2023. Un autre décompte, celui de Femicide Count Kenya, établit 152 féminicides rien que sur l’année 2023.

Depuis le début de l’année, de nombreuses marches ont lieu dans plusieurs villes. En septembre 2024, le meurtre atroce de l’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, brûlée vive par un homme à Eldoret, au nord-ouest de Nairobi, a jeté une lumière crue sur les violences faites aux femmes au Kenya. D’autant que Cheptegei n’est pas la première femme athlète à avoir été assassinée dans ce pays. En 2021, Agnes Tirop, une coureuse olympique, a été poignardée à mort à son domicile d’Iten, une ville mondialement connue pour ses centres d’entraînement de haut niveau. Quelques mois plus tard, Damaris Mutua, athlète bahreïnie d’origine kényane, a été retrouvée étranglée dans la même ville.

Les revendications des militantes sont de trois ordres : que le gouvernement hisse le féminicide au rang de crise nationale ; la tolérance zéro face aux agresseurs ; et la mise en place de statistiques fiables afin de mieux étudier l’ampleur et les causes du phénomène. Mais la répression dont ont été victimes les manifestantes en décembre n’envoient pas un signal positif dans le sens de ces revendications.

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