Au Bénin, 69 % des femmes déclarent avoir subi des violences basées sur le genre (VBG) au moins une fois dans leur vie. Malgré une loi promulguée en 2012 portant sur la prévention et la répression des violences faites aux femmes, les textes sont peu appliqués, et le nombre de cas déférés à la justice reste faible. Si l’inaction judiciaire n’est pas le propos de Cybelline de Souza, la danseuse et metteuse en scène béninoise invite les femmes à parler pour se libérer du poids du trauma.
Dans Que nos voix résonnent, l’artiste de 33 ans occupe seule la scène pour raconter, en mouvement, en son et en texte, l’histoire de sa mère, elle-même victime de la violence physique et psychologique de son mari. Cette pièce chorégraphique narrative qui prend aux tripes raconte le lent processus de reconstruction des femmes victimes de violences, de la destruction à la réparation et la libération. « Pour moi, le théâtre est une thérapie », confie cette diplômée d’un master en théâtre physique obtenu en Suisse, à L’Académie de théâtre Dimitri, qui aime faire se dialoguer mouvement et théâtre traditionnel africain.
Que nos voix résonnent a déjà circulé en Suisse, au Togo, au Bénin, en Côte d’Ivoire (au Masa) et plus récemment au festival Dol’en scène, au Congo-Brazzaville.
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