
Exécutions sommaires, arrestations arbitraires, tortures, intimidations : les exactions du pouvoir au Congo-Brazzaville, largement documentées par les défenseurs des droits humains, se sont multipliées depuis 2015. Une dérive qui ne semble pas déranger les partenaires de ce pays, et qui est passée sous silence à Paris.
Régulièrement éclaboussé par des affaires de corruption et de captation de la rente pétrolière par le clan au pouvoir, le Congo de Denis Sassou-N’Guesso, 38 ans cumulés au pouvoir, est aussi qualifié par certains opposants de « Stasi tropicale », du nom de la redoutable police politique de l’ex-Allemagne de l’Est. Sous le vernis des hôtels et quartiers résidentiels de haut standing de Brazzaville, règne un climat d’oppression écrasant, surtout depuis 2015.
Outre la répression policière, le régime est passé maître dans l’art d’entraver la liberté d’expression. Les voix discordantes sont bâillonnées. Les membres du mouvement pro-démocratie Ras-le-Bol, fondé en 2014, en savent quelque chose : 130 d’entre eux ont déjà été arrêtés et enfermés depuis leur opposition au référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, qui avait permis à Sassou-N’Guesso de modifier la Constitution dans le but de se maintenir au pouvoir. Sans reconnaissance légale – le statut d’association leur est refusé - ni accès aux médias, Ras-le-Bol se compose d’activistes « de terrain ». Des trentenaires en majorité, qui n’ont jamais connu d’autre président que Sassou-N’Guesso. Deux d’entre eux témoignent courageusement pour Afrique XXI.
La version écrite de cette enquête est à lire ici.

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