Au Nigeria, un éléphant blanc nommé Ajaokuta

Reportage · Inauguré il y a quarante ans, le complexe sidérurgique d’Ajaokuta, édifié par l’Union soviétique, n’a pas produit une seule tonne d’acier. Les candidats à la dernière élection présidentielle ont tous promis de ressusciter l’aciérie. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Retour sur une saga venue d’un autre temps.

L'image présente un site d'extraction minière. Au premier plan, un gros camion de transport de couleur jaune, avec des roues massives, est chargé de matériaux. À côté, une grande pelle mécanique jaune et rouge, dotée d'un bras articulé, a relevé une charge de terre ou de roches. Le paysage environnant est accidenté, avec des tas de gravier et des pentes abruptes. Le ciel est partiellement nuageux, laissant passer des rayons de lumière qui illuminent la scène, créant une ambiance industrielle dynamique. Des bruits de machines et d'activités minières peuvent être imaginés, rendant l'environnement à la fois impressionnant et robuste.
La mine de fer d’Itakpe, dans le centre du Nigeria, est censée alimenter en minerai l’aciérie d’Ajaokuta.
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En ce mardi après-midi de décembre 2022, un silence de cathédrale enveloppe le complexe sidérurgique de l’Ajaokuta Steel Company, impressionnant alignement de laminoirs, de hangars et de cheminées qui s’étend sur une surface équivalente à celle de la principauté de Monaco. Pas la moindre trace d’une fumerolle dans le ciel de l’État de Kogi, l’un des trente-six États de la fédération du Nigeria. Ni la moindre présence de camions chargés de barres de fer ou de billettes. Aucune trace non plus de métallo casqué ou de wagon de minerai de fer arrivant des gisements d’Itakpe, situés à une soixantaine de kilomètres à l’ouest du site. L’extérieur du siège administratif de l’entreprise publique, six étages d’où partent les fiches de paie de près de 3 000 employés, semble tout autant pétrifié : aucune vendeuse de cartes de téléphone, pas de motos-taxis ni d’étals à l’horizon. Un décor parfait pour tourner une « Nollywooderie » sauce zombies.

Quarante ans après son inauguration dans la région du North Central, à 200 km au sud de la capitale, Abuja, le site d’Ajaokuta, présenté comme le « berceau de l’industrialisation nigériane », est toujours dans le coma… Il est pourtant plus que jamais d’actualité : la Russie de Vladimir Poutine n’a pas abandonné l’idée de réactiver ce qui fut l’un des grands œuvres de la solidarité soviétique avec l’Afrique subsaharienne ; et, une nouvelle fois, Ajaokuta s’est invitée dans la récente campagne présidentielle.

Ces dernières semaines, les Nigérians ont en effet pu entendre un vieux refrain : la relance de l’aciérie bordant le fleuve Niger. Peter Obi, le candidat du Labour Party, qui porte une partie de l’espoir de la jeunesse urbaine, a été le premier à remettre une pièce dans le juke box, lors de son meeting organisé à Lokoja, la capitale de l’État de Kogi : « L’industrie sidérurgique est très importante pour le développement de l’économie, déclarait-il en décembre 2022. Par conséquent, dès que nous serons au pouvoir, nous assurerons la liaison avec des professionnels et des experts qui savent quoi faire avec l’entreprise sidérurgique d’Ajaokuta. » Un mois plus tard, c’était au tour du candidat du parti d’opposition People’s Democratic Party (PDP), Atiku Abubakar, de reprendre cette antienne. En janvier, lors d’un meeting également organisé à Lokoja, il promettait : « Le cauchemar d’Ajaokuta appartiendra bientôt au passé. » Début février, Bola Tinubu, le candidat du parti au pouvoir, le All Progressives Congress (APC), faisait preuve d’encore plus d’enthousiasme : « L’espoir est là. Ajaokuta sera ressuscité. »

Un air de « reviens-y »

Depuis 2018, l’ambiance est de fait un peu plus à l’optimisme chez les travailleurs invisibles d’Ajaokuta. Le chemin de fer reliant les gisements d’Itakpe à la ville de Warri, via l’aciérie, a enfin été inauguré, après plus de trente ans de retard. Le gouvernement du président Muhammadu Buhari, dont le deuxième et dernier mandat prendra fin en mai 2023, avait annoncé en 2020 avoir provisionné près de 1,5 milliard de dollars pour parachever la construction du complexe sidérurgique. À cet effet, il est prévu que l’aciérie et la mine de fer d’Itakpe soient concédées à des opérateurs privés dans le cadre d’un partenariat public-privé. Or, parmi les onze entreprises qui avaient manifesté leur intérêt à la fin 2022, trois seraient des sociétés russes, selon Olamilekan Adegbite, le ministre des Mines et du Développement de l’acier. Un air là aussi de « reviens-y » pour les Nigérians...

De la fin des années 1970 et jusqu’au début des années 1990, la construction d’Ajaokuta, confiée au maître d’œuvre soviétique Tyazpromexport (TPE), fut l’un des plus importants projets menés par Moscou sur le continent africain, et l’occasion, après son soutien au camp fédéral durant la guerre du Biafra (1967-1970), d’affirmer sa présence au Nigeria. Près de 10 000 ouvriers soviétiques furent mobilisés sur le chantier… avant que celui-ci devienne, durant la deuxième moitié des années 1980, l’un des tristes symboles de la prévarication « made in Nigeria », une vampirisation qu’aucun gouvernement fédéral n’aura su (ou voulu) juguler.

Ajaokuta a ainsi vu trois Républiques se succéder à son chevet et connu deux mises en concession catastrophiques à des opérateurs privés, sans produire la moindre tonne de fer, excepté quelques tiges d’acier sorties durant des essais. Bilan pour les caisses fédérales : entre 6 à 10 milliards de dollars investis dans la construction puis la maintenance… sans aucun retour sur investissement1. Sans parler des salaires : selon les données fournies par les autorités fédérales, plus de 68 millions d’euros auraient été engagés par le régime Buhari entre 2016 et 2022 afin de couvrir les salaires des employés de l’Ajaokuta Steel Company.

« L’acier, c’est le pouvoir ! »

Le jour où le président Shehu Shagari (1979-1983) inaugura l’aciérie, l’optimisme était encore de rigueur. Le chantier, qui avait déjà connu trois pouvoirs militaires – Yakubu Gowon (1966-1975), Murtala Mohammed (1975-1976), puis Olusegun Obasanjo (1976-1979) –, était terminé à 83 %. Ajaokuta pouvait d’ores et déjà faire tourner ses laminoirs à fil. Restait encore à parachever la construction de son haut fourneau, bâtir la ville destinée à héberger les futurs employés, aménager les rives du Niger et tirer le chemin de fer depuis les gisements de fer jusqu’au site – voie ferrée qu’un projet de pont ferroviaire enjambant le fleuve relierait un jour à Warri, la plus grande ville de l’État du Delta.

Les annonces donnaient alors le tournis : près de 530 000 tonnes d’acier seraient produites chaque année d’ici à 1985, soit la moitié du rendement maximal du site, avec, à la clé, la promesse de créer 10 000 emplois. Dans un pays passé en quelques années, grâce au boom pétrolier et à la reconstruction de l’après-guerre du Biafra, de marché potentiel à celui de nouvelle frontière solvable pour les pays industrialisés, le défi ne paraissait pas insurmontable. Le Nigeria était devenu une « cash machine ». Et l’avenir s’annonçait aussi prometteur que les paroles du morceau highlife sorti en l’honneur de l’aciérie : « Steel is power ! Nigerian Steel Industry has come to stay forever forever and ever ! » L’acier, c’est le pouvoir ! L’industrie sidérurgique nigériane est venue pour rester pour toujours et à jamais ! »).

« Quand [Yakubu] Gowon était au pouvoir [NDLR : entre 1966 et 1975], le Nigeria avait de l’argent à investir, rappelle Dare Babarinsa, vétéran du journalisme nigérian et éditorialiste dans les pages du quotidien national The Guardian. Nous étions le marché cible de la plupart des fabricants européens et américains. La classe moyenne était en plein essor, et on faisait de l’argent d’un simple claquement de doigts. Mais vous ne pouviez pas être une superpuissance si vous n’aviez pas votre propre industrie sidérurgique. L’URSS avait obtenu le contrat pour nous édifier le plus grand complexe sidérurgique d’Afrique et l’un des plus importants au monde. Des milliers de jeunes Nigérians ont été envoyés en URSS pour se former en tant qu’ingénieurs. »

Dans un entretien accordé aux chercheurs Jimoh Ibrahim, Christoph Loch et Kishore Sengupta, Olusegun Obasanjo, dont le gouvernement militaire a supervisé entre 1977 et 1979 les débuts du chantier d’Ajaokuta, rappelle : « Il y avait une croyance générale que la sidérurgie était au cœur de l’industrialisation. L’Inde avait construit une première aciérie avec l’aide de l’URSS, avant d’en édifier une deuxième presque sans aide. Nous pensions que nous aussi nous devions y parvenir, mais nous n’avions pas assez d’argent pour mener seuls ce projet. Donc, nous sommes allés en Union soviétique, et là nous avons obtenu la meilleure offre : un prêt gratuit de Moscou, et un entrepreneur soviétique expérimenté pour concevoir et construire l’usine »2.

Un symbole de la gabegie généralisée

Si la deuxième République parlementaire de Shehu Shagari est associée aux débuts d’Ajaokuta, elle voit aussi les affaires de corruption prendre une « ampleur extraordinaire »3, du secteur des hydrocarbures (20 % des revenus pétroliers seront détournés sous son mandat) à l’aciérie, devenue la « vache d’acier » des caciques du National Party of Nigeria (NPN), le parti alors au pouvoir. Avant d’être démis par un coup d’État militaire, Shagari devra aussi composer avec la crise économique et entamer une politique d’austérité impactant en particulier les investissements fédéraux : moins 45 % en l’espace d’un an4. De quoi pousser les entreprises françaises de travaux publics Dumez et Fougerolle, qui avaient obtenu (moyennant 7,5 % de commission pour la dernière) une partie des gigantesques travaux d’infrastructures, à précipiter leur départ.

Vue aérienne de l'usine d'Ajaokuta.
Vue aérienne de l’usine d’Ajaokuta.
DR

Face à cette gabegie et à une polémique grandissante, le nouvel homme fort du pays, le général Muhammadu Buhari (au pouvoir de 1983 à 1985, élu président en 2015 et réélu en 2019), fait d’Ajaokuta l’un des symboles de sa campagne nationale contre la corruption : l’arrestation du directeur général de l’aciérie ainsi que de douze autres cadres supérieurs, accusés de « malhonnêteté prodigieuse », fige les travaux et attise les tensions diplomatiques avec Moscou. Lesquelles ne s’amélioreront pas sous le règne du général Ibrahim Babangida (1985-1993), aligné sur Washington et engagé dans un programme d’ajustement structurel dévastateur imposé par les institutions de Bretton Woods. En 1987, l’ambassade du Nigeria à Moscou ira jusqu’à refuser des visas à 500 Soviétiques qui s’apprêtaient à rejoindre l’aciérie.

La fin du régime « IBB » coïncide avec la dislocation de l’URSS, en 1991. Deux ans après, TPE rapatrie ses derniers ouvriers russes et ukrainiens, sans pour autant avoir reçu les 2,5 milliards de dollars que lui devait encore l’État nigérian, désormais dirigé par Sani Abacha (1993-1998). Ajaokuta est alors officiellement terminée à 98 %. Mais la dictature militaire enfonce un dernier clou dans le cercueil d’acier : les 2,5 milliards de dollars d’arriérés de paiement de la dette soviétique seront achetés (à « petit prix »), revendus (à un prix plus fort) et détournés par le premier cercle du dictateur, dont son ministre des Finances. Bénéfice de l’opération : près de 2 milliards de dollars...

« Un rappel muet de la grandeur perdue de l’Empire soviétique »

Quand le Nigeria aborde les années 2000, l’état d’Ajaokuta est si affligeant que le chercheur Maxim Matusevich, spécialisé dans l’histoire des relations russo-africaines, lui dédie cette élégie funèbre : 

Les blocs de béton vides de son township [...] et ses laminoirs encore éteints [...] se dressent comme des monuments silencieux aux ambitions ratées des dirigeants nigérians d’exorciser par le feu et l’acier les démons du passé colonial. Ils se dressent aussi comme un rappel muet de la grandeur perdue de l’Empire soviétique, qui a essayé par intermittence d’implanter son concept particulier de modernisation dans une nation africaine. A essayé mais a échoué.5

En ce début de XXIe siècle, Olusegun Obasanjo est revenu à la tête de l’État, cette fois-ci en tenue civile, à l’issue des premières élections libres organisées depuis 1993 au Nigeria. Son gouvernement s’engage dans un vaste programme de privatisation du secteur public. En 2001, lors d’un voyage officiel à Moscou, Obasanjo et Poutine (alors tout jeune président) conviennent de faire revivre le secteur sidérurgique nigérian. Un an plus tard, 40 experts de Tyazhpromexport sont envoyés sur place pour mener une évaluation technique de l’aciérie (voir la vidéo ci-dessous).

Mais en juin 2003, le gouvernement Obasanjo fait volte-face : Ajaokuta sera concédée en partenariat public-privé à la firme américaine SolGas Energy, une « société non qualifiée, sans expérience ni capacité à exploiter une mine ou une aciérie »6, dont la branche nigériane était dirigée par Seun Oyefeso, un proche de Gbenga Obasanjo, le fils du président. SolGas se révélera rapidement être une coquille vide, juste bonne à faire « du fric, et encore du fric »7 dans le secteur pétrolier national.

Les Indiens après les Américains

En août 2004, le gouvernement fédéral annule le contrat et transfère la concession à Global Infrastructure Holdings (GIHL), une filiale de la société indienne Ispat Industries, dirigée par Pramod et Vinod Mittal, les frères du milliardaire Lakshmi Mittal, le patron de Mittal Steel. Le gouvernement nigérian leur octroie également 80 % de participation dans une autre aciérie publique en état de mort clinique, la Delta Steel and Co d’Aladja, censée fonctionner en synergie avec Ajaokuta ; et, dans le même paquet cadeau, la concession, pour dix ans, de la National Iron Ore Mining Co (Niomco), fondée en 1971 afin d’exploiter la mine de fer d’Itakpe. La gouvernance indienne va également tourner à la débâcle : des centaines de travailleurs nigérians formés dans l’ex-URSS sont licenciés sans avoir reçu leurs indemnités. GIHL pille l’aciérie, déménageant des machines et des pièces essentielles à sa mise en marche.

Le ton change avec l’arrivée d’Umaru Yar’Adua au pouvoir (2007-2010). Le gouvernement annule l’accord de concession passé par son prédécesseur avec GIHL jugé « douteux et frauduleux ». Moins de 200 millions de dollars ont été investis par les frères Mittal. Réplique de ces derniers : ils réclament 5 milliards de dollars à l’État nigérian pour rupture de contrat. Le litige ne sera tranché qu’en 2022 devant la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris : le Nigeria devra verser 460 millions de dollars aux frères Mittal.

En décembre 2022, Muhammadu Buhari pouvait claironner : « Je suis heureux d’annoncer, alors que nous commençons à terminer nos fonctions, que notre administration a sauvé Ajaokuta de tous les handicaps juridiques et qu’elle est maintenant prête à être concédée à un investisseur privé avec les bons profils […] Le processus a coûté à ce gouvernement fédéral plus de 400 millions de dollars jusqu’à présent, mais je considère que c’est de l’argent bien dépensé alors que nous nous rapprochons de la réalisation de notre objectif : transformer l’État de Kogi en poumon sidérurgique du Nigeria. » Avec, à la clé, selon le chef de l’État sortant, la création de 500 000 emplois et 1,6 milliard de dollars générés chaque année par Ajaokuta…

Un projet dépassé ?

La Russie sera-t-elle derrière cette renaissance ? Parmi les entreprises qui seraient intéressées par l’aciérie en partenariat public-privé, on retrouve notamment le groupe métallurgique russe MetProm, fondé en 1992, dont beaucoup d’ingénieurs ont travaillé dans le passé pour TPE – parfois même sur son chantier nigérian. Mais l’intervention militaire russe en Ukraine pourrait freiner ce come-back. Selon plusieurs sources nigérianes, d’autres facteurs pourraient compliquer une rapide relance d’Ajaokuta. D’abord, le montant pour la parachever, estimé à au moins 3 milliards de dollars, soit deux fois ce qui a été promis par Muhammadu Buhari. Ensuite, l’intérêt du projet en lui-même : la relance d’un dinosaure industriel datant des années 1970 est-elle une bonne idée ?

« N’est-ce pas plutôt un retour vers le passé ? soulignent Imoh Ibrahim, Christoph Loch et Kishore Sengupta. Ne faudrait-il pas que le Nigeria soit plus proactif et investisse dans l’éducation de sa jeunesse et dans les nouvelles technologies plutôt que dans un tel projet du passé ? Ce sont des questions compliquées et nous n’avons pas de réponse [...]. Cependant, terminent-ils, nous suggérons que le Nigeria s’interroge sur la rationalité de ce projet sidérurgique, quitter à rejeter ce vestige du passé. » Un avis que partage un cadre de l’APC, le parti au pouvoir. « Ajaokuta est un projet du passé. Il faut prioriser les réelles opportunités économiques de notre pays. Or le pétrole de demain, c’est le lithium : on le trouve en large quantité dans le sous-sol de l’État de Kogi. Des entreprises chinoises ont déjà commencé à manifester leur intérêt pour son exploitation. Nous avons laissé passer le train du fer, il ne faudrait pas rater celui des batteries électriques ! »

Bola Tinubu, le candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle, a 70 ans. Son principal rival, Atiku Abubakar, 76 ans. Muhammadu Buhari quitte le pouvoir à 80 ans… Comme l’aciérie d’Ajaokuta, la classe politique nigériane est un vestige du XXe siècle. Et le dernier réduit du pays où l’on continue à croire à l’avenir du fer. Le cas du complexe sidérurgique continuera tout au plus à nourrir ses slogans jusqu’au 11 novembre 2023, date à laquelle se tiendront les élections destinées à choisir le nouveau gouverneur de l’État de Kogi. Entre-temps, Saint-Pétersbourg aura hébergé le deuxième sommet Russie-Afrique (prévu en juillet 2023). Et le Nigeria aura un nouveau chef d’État.

1Okechukwu Okorie, «  Nigeria hasn’t been able to produce steel : remanufacturing could be the solution  », The Conversation, 20 juillet 2022.

2Jimoh Ibrahim, Christoph Loch & Kishore Sengupta, «  The Ajaokuta Steel Project  », in How Megaprojects Are Damaging Nigeria and How to Fix It, Palgrave MacMillan, mai 2022.

3Ibid.

4Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Rente pétrolière et corruption : le cas du Nigeria, Études de l’Ifri, novembre 2018.

5Maxim Matusevich, No Easy Row for a Russian Hoe : Ideology and Pragmatism in Nigerian Soviet Relations, 1960-1991, Africa World Pr, 2003.

6Jimoh Ibrahim, Christoph Loch & Kishore Sengupta, «  The Ajaokuta Steel Project  », op. cit.

7Ibid.