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Dossier

30e commémorations du génocide des Tutsis au Rwanda

Complicité de la France, traitement du génocide dans les médias en 1994, Hubert Védrine... À l’occasion des 30e commémorations du génocide des Tutsis, Afrique XXI propose un dossier spécial.

L'image représente une flamme allumée sur un socle jaune, qui surplombe plusieurs structures géométriques grises. La flamme danse avec vivacité, créant une ambiance dynamique, entourée d'un fond verdoyant flou, suggérant la présence d'arbres et de végétation. Cette scène évoque un symbole de passion et de célébration, souvent associé à des événements prestigieux comme les Jeux Olympiques. L'ensemble dégage une impression de force et de détermination.
La flamme du souvenir, le 7 avril 2024, au mémorial de Gisozi, à Kigali. Elle reste allumée 100 jours.
©DR

Trente ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, de nombreuses questions demeurent, notamment sur le rôle de la France. Si les responsabilités de Paris ont été en partie reconnues par Emmanuel Macron, en 2021, les 30e commémorations ont tout de même été marquées, en France, par un nouveau rétropédalage de l’État français sur l’intentionnalité de la France quant à sa capacité d’empêcher le génocide.

Une polémique malvenue alors que l’histoire du génocide des Tutsis doit désormais appartenir aux Rwandais. Le 7 avril, jour commémoratif, doit être un jour de recueillement et non de brouhaha politique. « Laissez-nous souffrir en paix », a demandé l’autrice et survivante Annick Kayitesi-Jozan, sur le plateau de l’émission Arrêt sur images, le 12 avril. Les batailles franco-françaises peuvent se tenir en dehors de ce jour de silence. Car, de son côté, ce travail de vérité doit se poursuivre, « l’honneur de la France », comme l’invoquent certains cerbères de la politique mitterrandienne durant le génocide, en sortirait grandie : la France a-t-elle juridiquement été complice ? Qui, aux affaires en 1994, pourrait encore être tenu responsable ? Le traitement médiatique à l’époque a-t-il durablement influencé la perception des Français ?

À l’occasion des 30e commémorations, Afrique XXI a consacré plusieurs enquêtes sur ces questions. Car, explique Étienne Nsanzimana, ancien président d’Ibuka France, « la justice est la seule sépulture digne que nous pouvons offrir à nos familles »1.

1Etienne Nsanzimana était également invité d’Arrêt sur image, le 12 avril.