Trente ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, de nombreuses questions demeurent, notamment sur le rôle de la France. Si les responsabilités de Paris ont été en partie reconnues par Emmanuel Macron, en 2021, les 30e commémorations ont tout de même été marquées, en France, par un nouveau rétropédalage de l’État français sur l’intentionnalité de la France quant à sa capacité d’empêcher le génocide.
Une polémique malvenue alors que l’histoire du génocide des Tutsis doit désormais appartenir aux Rwandais. Le 7 avril, jour commémoratif, doit être un jour de recueillement et non de brouhaha politique. « Laissez-nous souffrir en paix », a demandé l’autrice et survivante Annick Kayitesi-Jozan, sur le plateau de l’émission Arrêt sur images, le 12 avril. Les batailles franco-françaises peuvent se tenir en dehors de ce jour de silence. Car, de son côté, ce travail de vérité doit se poursuivre, « l’honneur de la France », comme l’invoquent certains cerbères de la politique mitterrandienne durant le génocide, en sortirait grandie : la France a-t-elle juridiquement été complice ? Qui, aux affaires en 1994, pourrait encore être tenu responsable ? Le traitement médiatique à l’époque a-t-il durablement influencé la perception des Français ?
À l’occasion des 30e commémorations, Afrique XXI a consacré plusieurs enquêtes sur ces questions. Car, explique Étienne Nsanzimana, ancien président d’Ibuka France, « la justice est la seule sépulture digne que nous pouvons offrir à nos familles »1.
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1Etienne Nsanzimana était également invité d’Arrêt sur image, le 12 avril.