Après le coup d’État militaire

Entre le Niger et la France, un air de déjà-vu

Le récent coup d’État orchestré par une partie de l’armée au Niger, et la crise qui a suivi avec la France, rappellent un événement vieux de 49 ans : le putsch de Seyni Kountché en 1974. Si le contexte est différent, l’on retrouve des ingrédients similaires et de curieux parallèles, notamment la crainte (fondée) d’une intervention armée de l’ancienne puissance coloniale.

Seyni Kountché en 1983, lors de la visite d’État du président allemand Karl Carstens au Niger.
Anjely / Wikipedia

L’Histoire, la grande, est parfois facétieuse, notamment lorsque des séquences d’une actualité brûlante nous renvoient avec une impression de déjà-vu à des épisodes d’un autre temps. Le coup d’État au Niger mené le 26 juillet 2023 par une partie de l’armée et la crise qui a suivi entre la junte, dirigée par le général Abdourahamane Tiani, et la France, rappellent un événement dont on célébrera le cinquantième anniversaire l’année prochaine : le putsch, dans ce même pays, du lieutenant-colonel Seyni Kountché en 1974.

Avant de replonger dans cette histoire, un bref rappel des récents événements s’impose. Le 26 juillet à l’aube, les éléments de la garde présidentielle commandée par le général Tiani, un proche de l’ancien président Mahamadou Issoufou qui occupe ce poste depuis 2011, séquestrent le président, Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis avril 2021, et des membres de sa famille au sein de sa résidence officielle. Immédiatement, des unités fidèles à Bazoum, notamment la garde nationale, entreprennent d’organiser la riposte et demandent le soutien de la France, qui dispose de 1 500 militaires sur place depuis le retrait de l’armée française du Mali, en août 2022.

Mohamed Bazoum est un allié de Paris, et les intérêts en jeu sont importants pour la France : outre la lutte contre les groupes djihadistes, dans laquelle le Niger jouait un rôle central depuis plusieurs années, et qui explique la présence des militaires français, il y a aussi l’enjeu de l’extraction de l’uranium (Orano y exploite des mines depuis les années 1970) et celui du contrôle des routes migratoires (le Niger est l’un des principaux partenaires africains de l’Union européenne dans sa politique migratoire visant à externaliser ses frontières).

« Tout était en place »

Le 19 août, le quotidien français Le Monde a révélé qu’une demande d’intervention armée a été adressée à la France par les fidèles de Bazoum dès le 26 juillet, et que cette requête a été « sérieusement considérée » à Paris. Le ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, agissant en tant que Premier ministre par intérim (le Premier ministre se trouvait en Europe au moment du coup d’État), et le colonel Midou Guirey, commandant de la garde nationale, auraient signé un document autorisant la France à effectuer des frappes afin de libérer le président. Des informations recoupées par Mediapart et Afrique XXI.

Selon plusieurs sources, l’armée française n’envisageait pas qu’une action aérienne : elle a également été sollicitée pour mener une opération terrestre aux côtés des militaires fidèles à Bazoum. Dans la journée du 26 juillet, « tout était en place », indique un conseiller du président : plusieurs véhicules et des hélicoptères français étaient prêts, et les militaires n’attendaient que le feu vert de l’Élysée pour lancer l’assaut. Mais celui-ci n’est jamais arrivé. Entre-temps, Mohamed Bazoum, qui a eu vent de cette opération et qui, malgré son isolement physique, est en contact permanent avec l’extérieur via son téléphone, s’y est opposé. « Il craignait pour sa vie et celle de sa famille, et il pensait que les négociations qui étaient menées depuis le matin aboutiraient », précise un autre de ses conseillers. Par ailleurs, rapidement, des éléments que les Français pensaient fidèles à Bazoum, et qui étaient censés participer à l’opération, ont rejoint le camp des putschistes. Dès lors, le rapport de force s’est inversé.

Le 30 juillet, les putschistes ont dénoncé dans un communiqué la tentative militaire dans laquelle la France a été impliquée. Depuis, la junte a entrepris de rompre avec Paris. Elle a tout d’abord dénoncé les différents accords militaires qui lient les deux pays1, et a exigé le départ des troupes françaises - une initiative soutenue par ses partisans, lesquels ont manifesté à plusieurs reprises devant la base de l’armée française à Niamey. Puis, le 25 août, elle a donné 48 heures à l’ambassadeur français en poste au Niger, Sylvain Itté, pour quitter le pays, au motif qu’il aurait refusé de répondre à l’invitation du ministère des Affaires étrangères « pour un entretien ». La France, qui ne reconnaît pas les autorités issues du coup d’État, a pour l’heure adressé une fin de non-recevoir à chacune de ces requêtes, même si des discussions ont été engagées entre les militaires pour un retrait progressif des troupes françaises. Itté est quant à lui reclus dans l’enceinte diplomatique.

En 1974, le contexte était différent. Les liens n’ont pas été rompus entre Paris et Niamey. Le contexte sécuritaire n’était pas aussi inquiétant. Et l’influence de la France était autrement plus importante, quatorze ans après que le Niger eut acquis une indépendance très relative : outre une présence militaire, la France y comptait de très nombreux coopérants, notamment dans les services de sécurité et de renseignements, qui pesaient sur les décisions du pouvoir. Mais l’on retrouve des ingrédients similaires et de curieux parallèles : un putsch contre un allié de la France qui a pris de court les services de renseignements, une tentative avortée d’y mettre un terme en employant la force, et une défiance viscérale (mais loin d’être infondée) des militaires nigériens quant aux velléités françaises.

Un pur produit du gaullisme

Nous sommes en avril 1974. En France, le président de la République, Georges Pompidou, vient de s’éteindre ; le président du Sénat, Alain Poher, assure l’intérim en attendant une nouvelle élection. Au Niger, Hamani Diori, pur produit du régime gaulliste, dirige le pays depuis l’indépendance, acquise en 1960. Il sait qu’il doit d’occuper ce poste à la France, et notamment à Jacques Foccart, le puissant secrétaire général de la présidence française, chargé des Affaires africaines. C’est lui, le « Monsieur Afrique » de Charles de Gaulle (et après sa démission, de Georges Pompidou), qui l’a choisi après s’être débarrassé du Sawaba de Bakary Djibo, un mouvement indépendantiste de gauche qui dirigeait le gouvernement local et qui a été déposé par l’administration coloniale en 1958 (à l’issue de ce que le chercheur Klaas van Walraven, grand spécialiste de cette période, qualifie de « premier coup d’État moderne en Afrique »), avant d’être décapité par le régime de Diori2.

Ce dernier est, avec l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny (un ami personnel) et le Gabonais Omar Bongo, l’un des piliers de ce que l’on nommera plus tard la Françafrique – il fut l’un des principaux fondateurs de la francophonie, et fut même, selon Foccart, « l’inventeur des sommets franco-africains », dont la première édition s’est tenue à Paris, en novembre 19733. Mais il traverse une période délicate. Au Niger, il est confronté à une terrible sécheresse qui provoque une famine sans précédent depuis un an, et il doit faire face à une crise économique et à la défiance des militaires. Comme Houphouët, Diori s’en méfie, notamment depuis une tentative de mutinerie en 1963.

En France, le pouvoir s’irrite de certaines de ses prises de position. À la fin des années 1960, il a pris le parti du gouvernement fédéral du Nigeria contre les sécessionnistes du Biafra, soutenus par la France. Plus récemment, il s’est rapproché de la Libye de Mouammar Kadhafi et a même signé – un mois à peine avant sa chute – un accord de défense avec Tripoli. « La perspective d’une “colonisation” du Niger par la Libye, disait-on alors dans les milieux africanistes de Paris, est inacceptable », rapportera plus tard le journaliste Siradiou Diallo4.

Enfin, le chef de l’État nigérien a entrepris depuis quelque temps de renégocier à la hausse le prix de l’uranium qui est extrait du sous-sol nigérien par l’ancêtre d’Orano, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Il s’est allié, pour ce faire, à Omar Bongo, l’autocrate gabonais. Les deux hommes en ont parlé en marge des obsèques de Pompidou, auxquelles ils ont assisté, le 6 avril. Diori a profité de son voyage en France pour réclamer – et obtenir – la reprise des négociations au plus vite. Une rencontre est prévue pour le 19 avril à Niamey. Le Nigérien exige l’indexation du prix de l’uranium sur le coût du kilowattheure produit à partir du pétrole. Selon Siradiou Diallo, ses conseillers tablent sur un prix de 50 millions de F CFA la tonne (1 million de francs français de l’époque), mais sont prêts à descendre jusqu’à 35 millions. C’est tout de même sept fois plus que le tarif alors en vigueur (5,5 millions)5.

La France pointée du doigt

À Paris, on voit tout cela d’un mauvais œil. Des diplomates parlent de « trahison », d’« ingratitude ». Les deux pays sont « au bord de la crise », soulignera Foccart dans ses mémoires recueillis par Philippe Gaillard, tout en assurant qu’il n’y avait rien d’insurmontable6.

Fort logiquement, quand, dans la nuit du 14 au 15 avril, vers 2 heures du matin, en pleines fêtes pascales, le chef d’état-major de l’armée nigérienne, le lieutenant-colonel Seyni Kountché (un ancien sous-officier de l’armée coloniale française qui a servi en Indochine et en Algérie), prend le pouvoir, tous les regards se tournent vers Paris. Les tenants d’un complot ourdi depuis l’Élysée soulignent que la France disposait à l’époque d’une force de frappe suffisante pour contrecarrer les plans de l’armée nigérienne : elle avait une base à Niamey, le camp Leclerc, où stationnaient 270 hommes – sans compter les très nombreux coopérants militaires. Ils rappellent que dix ans plus tôt, en 1964, la France était venue en aide au président du Gabon, Léon Mba, victime d’un coup d’État militaire, et l’avait rétabli dans ses fonctions – et pourquoi pas au Niger ? Ils ajoutent qu’une ligne téléphonique spéciale reliait la chambre du président à l’ambassade de France, et qu’un plan d’évacuation de Diori, baptisé « Opération Cheval noir », était prévu en cas d’urgence. Ils insistent enfin sur le fait que l’ambassadeur du Niger en France, Sidibé Aboubacar, a, dès le 15 avril, demandé dans une lettre officielle adressée au ministre français des Affaires étrangères l’application des accords de défense qui auraient permis à la France d’agir dans la légalité.

Dix ans plus tard, en septembre 1984, Hamani Diori, à peine libéré, confortera cette thèse dans Jeune Afrique : « Le président Pompidou était mort et quelques hommes de l’ombre, des services spéciaux et de Foccart ont fait marcher la machine du complot. […] On ne me fera jamais croire que les Français n’étaient pas au courant ! »7 Siradiou Diallo rapporte des propos qu’il aurait également tenus deux ans après sa chute, dans sa prison de Zinder : « Les dirigeants français ont de tout temps fait preuve de mesquinerie et d’étroitesse d’esprit. »

Le « plan Somme » tombe à l’eau

Diori s’est par la suite rétracté. Foccart, lui, a toujours réfuté avoir planifié sa chute. Le tombeur de Diori, Seyni Kountché, l’a également nié. En 2014, dans un article publié dans la revue Politique africaine, l’historien néerlandais Klaas van Walraven, qui a eu accès aux archives de Foccart – des correspondances entre diverses institutions ainsi qu’entre Foccart et ses relais à Niamey, et des rapports militaires –, a considérablement fragilisé cette thèse. Non seulement, écrit le chercheur, « les Français n’étaient pas impliqués dans le coup », mais en plus, « ils furent totalement pris par surprise ».

Van Walraven l’explique par une série de défaillances du dispositif de renseignement français et par les mesures prises par les putschistes afin de duper les nombreux coopérants présents dans le pays. Il va même plus loin en révélant qu’il a été envisagé à Paris d’envoyer les troupes pour rétablir Diori dans ses fonctions. « Durant les deux premiers jours après le putsch, écrit-il, les Français ont même considéré la possibilité de défaire les putschistes et revenir à la situation ex ante et / ou de sauver Diori par le déploiement de forces basées principalement en France ». Des avions ont été mobilisés, et des troupes (le deuxième régiment étranger de parachutistes basé en Corse) mises en alerte. Selon un télégramme retrouvé dans le fonds Foccart, les parachutistes devaient se rendre à N’Djamena via la base d’Istres (sud de la France), et, de là, attendre l’ordre de « poursuivre mission sur Niamey ou de retour en France ». Un nom fut même donné à l’opération : « Plan Somme ».

Mais ce plan fut abandonné dès le 16 avril. Outre que le contexte politique ne le permettait pas en France, après la mort de Pompidou – au cours d’une réunion organisée au Sénat autour de Poher le 15 avril, Foccart, qui défend l’intervention, est mis en minorité –, il était trop tard pour agir, estime le chercheur : « L’annulation du “Plan Somme” à son deuxième jour d’existence doit être comprise à la lumière du fait accompli créé par les forces nigériennes : le putsch a rapidement permis une prise de contrôle total. » Très vite, Diori est exfiltré du palais présidentiel – où son épouse, Aïssa, sera tuée dans la foulée dans des circonstances troubles. Et l’armée semble unie, comme le fait savoir l’ambassadeur de France dans un télégramme révélé par van Walraven :

Dans ces conditions, une intervention militaire à Niamey est […] totalement exclue. Les forces [n]igériennes dans la capitale […] qui, toutes, soutiennent le nouveau régime sont bien supérieures en nombre et en armements au détachement français. […] Le terrain d’aviation fermé à tout trafic, est occupé. […] J’ignore où est détenu le président Diori. Une intervention militaire serait donc non seulement […] inopportune mais encore irréalisable sauf au prix d’un renforcement par des moyens extérieurs considérables.

Certaines des circonstances de ce coup d’État, le premier dans l’histoire du Niger indépendant, rappellent étrangement celui qui s’est déroulée en juillet 2023. Van Walraven indique ainsi que Kountché se méfiait de la France et qu’il craignait – à juste titre – une intervention militaire. « Il y avait, dans ces accusations, davantage qu’une paranoïa d’un nouveau régime très sensible aux différentiels de puissance militaire. Elles renvoient à la menace provenant du camp Leclerc et des opérations aériennes qui pouvaient être lancées depuis la France ou depuis les pays voisins », note le chercheur. Une défiance qui a également gagné la junte actuelle : selon plusieurs sources militaires, Tiani et ses hommes redoutent une opération menée depuis les airs par la France – ce qui explique un certain nombre de mesures, comme la fermeture temporaire de l’espace aérien. Et s’ils ont exigé le départ des troupes françaises, c’est en partie parce qu’ils craignent qu’elles jouent un rôle en cas d’intervention de la Cedeao.

La fin de la présence militaire ?

Van Walraven ajoute que le coup d’État de Kountché « avait été préparé depuis des mois » (trois mois, selon Siradiou Diallo), et que Diori, qui se méfiait de l’armée, avait entrepris de renforcer son contrôle sur sa hiérarchie et de choyer les forces de sécurité intérieure (la gendarmerie notamment) afin de s’assurer de leur loyauté. C’est également ce que Bazoum a tenté de faire, notamment en renforçant la garde nationale et en modifiant avec prudence la hiérarchie militaire. L’ancien chef d’état-major des armées, le général Salifou Mody, a notamment été remplacé en avril 2023. Il fait office aujourd’hui de numéro deux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le nom que s’est donnée la junte. Le général Tiani lui-même était sur la sellette.

Au-delà des faits, les conclusions de van Walveren résonnent elles aussi d’une manière particulière aujourd’hui. Le putsch de Kountché, écrit-il, « annonça l’avènement des militaires dans la politique nigérienne » – de fait, ils garderont le pouvoir jusqu’à la démocratisation, au début des années 1990, et ils continueront de s’immiscer dans les affaires politiques de manière régulière, notamment en menant plusieurs coups d’État, en 1996, en 1999, en 2010 et donc en 2023.

En outre, ajoute le chercheur, la prise du pouvoir de Kountché « représenta un signe de la perte de l’influence française, comme en témoignèrent le retrait de ses troupes et la fermeture de sa base [...] quelques mois après le coup »8. En mai 1974, le nouveau chef de l’État exigera en effet le retrait des troupes françaises et la fermeture du camp Leclerc. Comme une répétition de l’histoire, le putsch de Tiani pourrait lui aussi aboutir au départ des soldats français et à la fermeture de leur base. Depuis leur retour en 2014 dans le cadre de l’opération Barkhane – quarante ans après leur premier départ donc –, leur présence n’a jamais fait l’unanimité, ni au sein de la population ni dans l’armée.

Un bastion de la « Corsafrique »

Jusqu’au coup d’État de Seyni Kountché en 1974, le Niger était un bastion de ce que l’on appellera plus tard la « Corsafrique ». Avant comme après les indépendances, de nombreux Corses ont joué un rôle important dans l’administration des (ex-)colonies françaises, mais aussi dans les ambassades et dans le secteur privé. Certains conseillaient les chefs d’État africains, tout en restant en contact avec Paris. Ils ont ainsi constitué l’embryon du réseau Foccart.

Un homme illustre le poids des Corses au Niger : Don Jean Colombani. Auparavant en poste au Sénégal, ce haut fonctionnaire est, à la demande de Jacques Foccart, nommé gouverneur à Niamey en août 1958. Comme dans la Guinée de Sékou Touré, le « non » risque de l’emporter lors du référendum du 28 septembre, au cours duquel les peuples colonisés sont appelés à choisir entre l’indépendance ou la Communauté française. Sa mission est claire : faire gagner le « oui » par tous les moyens. Son prédécesseur, Louis Rollet, était jugé trop mou à Paris. Tout juste nommé, Colombani neutralise le Sawaba, le parti de Djibo Bakary qui appelle à voter contre la nouvelle Constitution, et met tous les moyens de l’administration et de l’armée au service du parti de Hamani Diori, partisan du « oui »9. C’est un succès : le « oui » l’emporte avec 78 % des suffrages exprimés et Diori s’impose comme le nouvel « homme fort » du territoire. Au crépuscule de sa vie, Foccart aura ces mots à propos du Corse : « Colombani est intervenu avec tempérament. Il a un peu considéré la situation comme une histoire électorale corse : Bakary [Djibo] était l’adversaire ; il fallait saisir l’occasion de le couler »10.

Deux ans plus tard, Colombani, en qui Diori avait toute confiance, deviendra le premier ambassadeur de France au Niger nouvellement indépendant. Il y restera après sa retraite (en 1962) et sera nommé au conseil d’administration de la Société nigérienne de commercialisation de l’arachide (Sonara), qui a longtemps détenu le monopole de l’exportation de l’arachide, à une époque où ce secteur dominait l’économie nationale. Dans les années 1960, Niamey apparaît comme un fief corse sur le continent. Selon Vanina Profizi, 20 % des cadres techniques du premier gouvernement sont originaires de cette île11. Mais tous ou presque quitteront le pays après le coup d’État de 1974.

1Notamment l’accord de coopération militaire et technique signé en 1977.

2Lire Klaas van Walraven, « La portée historique du Sawaba. La France et la destruction d’un mouvement social au Niger, 1958-1974 », Les Temps modernes 2017/2-3 (n° 693-694), pp. 174 à 194.

3Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, tome 2, Fayard / Jeune Afrique, 1997.

4Siradiou Diallo, « Hamani Diori : une chute surprise et ses mystères », in Dossiers secrets de l’Afrique contemporaine, tome 1, Jeune Afrique Livres, 1989.

5Siradiou Diallo, « Hamani Diori... », op. cit.

6Foccart parle..., op. cit.

7Jeune Afrique n° 1235, 05/09/1984.

8Perte d’influence relative : en 1977, le Niger et la France signeront un accord de coopération militaire ; les deux pays s’entendront en outre sans problème pour l’exploitation de l’uranium, même si le premier texte conclu dans ce domaine le fut sous Diori, en 1967.

9Lire Klaas van Walraven, « La portée historique du Sawaba. La France et la destruction d’un mouvement social au Niger, 1958-1974 », Les Temps modernes 2017/2 (n° 693-694), pp. 174 à 194.

10Foccart parle..., op. cit.

11Vanina Profizi, Identités régionales en contexte colonial :le cas des Corses du Niger (1950-1970), mémoire de DEA, EHESS, 2002.