Six décennies à parcourir le monde, en particulier l’Afrique, et toujours une même passion chevillée au corps : l’information. La journaliste belge Colette Braeckman, qui a passé presque toute sa carrière au sein du quotidien Le Soir, a publié son autobiographie en novembre 2023, Mes carnets noirs, aux éditions Weyrich (uniquement en Belgique). Née en 1946 à Ixelles, une commune au sud-est de Bruxelles, elle a couché sur 444 pages une vie entière consacrée au journalisme, depuis la fin de son adolescence jusqu’à aujourd’hui – à 78 ans, elle écrit encore pour « son » journal mais aussi, depuis peu, pour Afrique XXI.
Colette Braeckman en profite pour donner sa vision du métier, sans jamais tomber dans le jugement et les leçons de morale. Un équilibre qui est aussi sa « patte » : soucieuse d’être au plus proche des réalités du terrain, la journaliste a toujours mis un point d’honneur à se débarrasser, autant que possible, de ses préjugés et d’éviter les conclusions hâtives. « Rien ne ressemble jamais à rien », écrit-elle. « Rien, par exemple, n’est plus trompeur que croire qu’en Afrique, les mêmes problèmes, les mêmes réflexes se retrouvent dans tous les pays. » Et, plus largement :
Tout, partout, est différent et avant d’ouvrir les yeux il faut, mentalement, se nettoyer le regard, vider sa mémoire, faire une sorte de « reset » afin de retrouver une certaine fraîcheur d’esprit, une honnêteté que certains confondront quelquefois avec de la naïveté, mais qui vaut toujours mieux que le côté blasé sinon suffisant de ceux qui, assénant qu’ils ont déjà tout vu, passent à côté de l’essentiel.
Allende, Mengistu, Kadhafi... Et Paul Barril
Reconnue comme une spécialiste de la région des Grands Lacs, Colette Braeckman n’était pas prédestinée à ce métier. Élevée dans la foi catholique par une mère seule aux moyens très modestes, elle doit renoncer à intégrer l’université. Toute sa vie, elle compensera ce manque par une boulimie de lecture et une soif de comprendre le monde. Par l’entremise d’un camarade, elle commence à piger pour un quotidien démocrate-chrétien, La Cité (disparu en 1995), d’abord pour les pages « jeunes », puis pour la rubrique féminine « Bonjour Madame »… Mais, depuis toujours, d’autres sujets la préoccupent : en 1961, alors qu’elle n’a que 15 ans, l’assassinat de Patrice Lumumba déclenche chez elle une passion pour l’ancienne colonie belge, la République démocratique du Congo (RD Congo).
Elle effectue son premier reportage à l’étranger en Grèce, alors dirigée par « la dictature des Colonels » (1967-1974). Elle admet avoir publié un article essentiellement du point de vue de l’opposition de gauche… Mais, rappelle-t-elle, non sans écho à l’actualité, « nous vivions au temps du journalisme engagé, au centre il n’y avait guère de place et, dans ce monde bipolaire, il fallait choisir son camp... » Puis, les mouvements indépendantistes (dont de nombreux leaders passaient par Bruxelles), mais aussi la politique d’immigration de la Belgique, le tout traversé par les grandes manifestations étudiantes de mai 68, nourrissent sa première décennie de journalisme.
Son travail sur l’immigration lui permet de sortir un premier livre, Les Étrangers en Belgique (Vie ouvrière, 1973) et de découvrir de grandes causes, comme la Palestine, de partir au Liban, en Syrie et de faire ses premiers pas en Afrique, au Maghreb. Elle patientera de nombreuses années avant de pouvoir écrire sur la RD Congo. Avant cela, elle va couvrir la révolution des Œillets au Portugal (« sans doute le plus beau moment de [sa] vie »), puis les indépendances des colonies portugaises en Afrique, la chute de Mengistu en Éthiopie, ou encore l’arrivée de Nelson Mandela à la tête de l’Afrique du Sud.
Dénoncer le rôle de l’opération Turquoise
Elle arpente aussi l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud-Est. Suivre la vie de Colette Braeckman, c’est croiser la route de Salvador Allende au Chili, des Angolais Agostinho Neto et José Eduardo dos Santos (avant qu’il dirige le pays, de 1979 à 2017), Mobutu Sese Seko, Laurent-Désiré Kabila, en survêtement et en baskets, et son fils, Joseph, agent de renseignement pour son père, mais aussi du mercenaire français Paul Barril ou encore de son compatriote journaliste Pierre Péan… Et de tant d’autres.
L’horreur du génocide des Tutsidans un profond désarroi (et une profonde colère) : comment couvrir un tel drame ? Avec le recul, pourquoi ne pas avoir dénoncé plus fort, dès 1993, ce qui s’annonçait déjà comme un cataclysme ? À son retour, elle s’attèle à l’écriture d’un livre qui demeure, encore aujourd’hui, une référence : Rwanda, histoire d’un génocide, paraît en octobre 1994 aux éditions Fayard, seulement quelques mois après la fin de la guerre. « J’avais passé l’été à écrire comme une forcenée, pressée que j’étais de tout dire, tout raconter alors que mes souvenirs étaient encore brûlants. »
es du Rwanda, en 1994, la plongeElle est l’une des premières journalistes à dénoncer le rôle de la France au Rwanda, dont la mission ambiguë de l’opération militaire Turquoise, déployée dans le pays du 22 juin au 21 août 1994, sous couvert humanitaire mais dont les objectifs auraient d’abord été de sauver le régime génocidaire. Lorsqu’elle revient sur les collines rwandaises, en août 1994, au départ de Turquoise, elle se souvient de cette scène : « Un infirmier en blouse blanche, qui traînait un peu et qui hésitait à laisser derrière lui un blessé encore emmailloté de bandages, se faisait tancer vertement : “Tu n’as pas encore compris que nous ne sommes pas vraiment dans une opération humanitaire ? Que les ordres sont les ordres, et qu’il faut partir”. » Elle raconte, encore, comment les militaires français ont laissé passer les armes en RD Congo (où se réfugiait l’armée rwandaise en déroute au milieu de 1 à 2 millions de civil es).
« Moi vivant, elle ne reviendra pas au Zaïre »
Pour Colette Braeckman, la France, en laissant partir des milliers de génocidaires avec armes et bagages dans l’est du Congo, est en grande partie responsable des guerres qui suivront dans cette région, jusqu’à aujourd’hui.
À cette époque, elle connaît déjà bien le Zaïre de Mobutu : elle écrit sur la future RD Congo depuis 1985. Une aventure de terrain qui est vite contrariée par le « Guide » : Mobutu Sese Seko n’appréciait guère les critiques sur sa gestion du pays que « Madame Colette » décrivait à longueur d’articles. Et son livre Le Dinosaure : le Zaïre de Mobutu (Fayard, 1992) a été la goutte de trop. « Moi vivant, elle ne reviendra pas au Zaïre », avait lancé le dictateur vieillissant. Elle retrouve le pays bien plus tard, lors de la première guerre du Congo, en 1996.
Cette année-là, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo, dirigée par le maquisard Laurent-Désiré Kabila, avec le concours du Rwanda, envahit l’est de la RD Congo et prend Kinshasa quelques mois plus tard. Cette conquête sème derrière elle la désolation, dont les stigmates sont toujours perceptibles. Comme bien souvent, l’histoire permet de mieux comprendre le présent : la crise qui secoue l’est de la RD Congo aujourd’hui trouve en partie ses racines dans ces évènements.
L’extrait qui suit est tiré du chapitre 8 consacré à cette guerre et aux premiers pas de Laurent-Désiré Kabila à la tête de la RD Congo, intitulé : « La fin de Mobutu, première guerre du Congo ».
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Carnage à l’hôpital de Lemera
En octobre 1996, sans trop de surprise car elle avait été annoncée par [Paul] Kagame1 lui-même, la première guerre du Congo commençait.
Un mouvement composite, l’AFDL, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo2, avait entamé une offensive au départ du Sud-Kivu. Sa première cible avait été l’hôpital de Lemera, où travaillait un gynécologue qui allait devenir célèbre par la suite, le docteur Denis Mukwege3. Le médecin, qui s’était rendu à Bukavu pour déposer un collègue à l’aéroport, échappa de justesse aux tueurs mais, au retour, il devait découvrir un carnage.
L’établissement étant soupçonné d’accueillir et de soigner des réfugiés hutus aussi bien que des citoyens congolais, les combattants n’avaient pas fait le tri : les malades furent achevés sur leur lit, le personnel exécuté. Ce premier massacre de la première guerre du Congo avait fait une trentaine de victimes. Des centaines de milliers d’autres devaient suivre.
[...]
Quelques jours après le début d’une offensive qui s’annonçait elle-même foudroyante, Le Soir décida de m’envoyer à Kigali d’abord, puis à Bukavu et si possible à Goma. Ces deux villes étant déjà contrôlées par les rebelles, je pouvais enfin fouler à nouveau le sol de ce pays qui m’avait été interdit durant cinq ans ! Laurent-Désiré Kabila, le porte-parole du mouvement, campait encore à Bukavu dans la résidence du gouverneur. M’accueillant avec chaleur, il me serra même dans ses bras et me rappela que nous nous connaissions depuis bien longtemps.
Kabila dans un survêtement bleu
Je lui rappelai que, de fait, notre première rencontre remontait à 1982, lorsqu’il était venu dénoncer les turpitudes de Mobutu à la tribune de ce qui s’appelait alors le « Tribunal des peuples sur le Zaïre », grande réunion anti-impérialiste. Par la suite, à chacun de ses passages en Europe, l’ancien maquisard, qui venait chercher de l’argent pour ses troupes en même temps qu’il menait ses affaires, m’appelait régulièrement pour me donner des nouvelles d’un « front » auquel, à vrai dire, je ne croyais plus guère.
À Bukavu, j’avais donc retrouvé Laurent-Désiré Kabila ! La transformation physique était étonnante : désireux sans doute de donner le change et de se faire passer pour un simple factotum dont nul n’aurait pu se méfier, l’homme qui m’accueillait les bras ouverts était serré dans un survêtement de sport bleu. Il avait chaussé des baskets blanches et couvert son crâne luisant d’une casquette de base-ball blanche et rouge, sans doute trouvée dans la maison d’un dignitaire en fuite. Il m’accueillit avec chaleur : « Appelle-moi Laurent. Auparavant on se tutoyait, non ? »
Désignant les pavillons éparpillés sur la pelouse, d’où l’on apercevait les eaux scintillantes du lac Kivu, il ajouta que, si je le souhaitais, il pourrait me loger. Aussi alléchante soit-elle, je ne pouvais accepter sa proposition. L’adjoint de Kabila, Kisase Ngandu, un homme massif et taciturne, fut chargé de me déposer dans un petit hôtel de la ville.
« C’est du sérieux, nous allons chasser Mobutu »
Lui aussi me connaissait et il me rappela que nous avions un jour voyagé côte à côte dans un vol au départ de l’Ouganda : « Je me rendais en Allemagne. Tout au long du voyage, nous avons longuement discuté de la situation au Zaïre. Je me rappelle vous avoir dit que le régime Mobutu approchait de sa fin, que quelque chose allait se passer… Vous n’aviez pas l’air de me croire. »
En janvier suivant, Kisase Ngandu allait tomber dans une embuscade, vraisemblablement tendue par des alliés qui s’inquiétaient de son nationalisme intransigeant et de son refus de la tutelle rwandaise. Le nom de Jackson Nziza, l’un des chefs militaires du mouvement, proche de Kagame, fut cité. À l’époque, sa disparition passa quasiment inaperçue. Elle allait cependant décapiter l’aile congolaise et nationaliste du mouvement et laisser les mains libres aux Rwandais.
Kabila, lors de notre brève rencontre, s’était montré optimiste. Il expliquait en plissant les yeux que « cette fois, c’est du sérieux, nous allons chasser Mobutu ». Le parti dont il était le chef, le PRP (Parti révolutionnaire du peuple), avait enfin reçu le soutien d’autres pays de la région, le Rwanda et l’Ouganda, et Kabila avait bien l’intention d’aller jusque Kinshasa pour en déloger le dictateur.
Au vu de tels projets, je ne pouvais m’empêcher d’exprimer des doutes : de Bukavu à Kinshasa, il faut franchir 2 300 kilomètres, traverser la forêt tropicale. Sceptique, je me permis de lui dire « à pied, vous n’y êtes pas encore ».
Des enfants-soldats pour conquérir Kinshasa
Je pensais à Mobutu et à son armée, à Mobutu et à ses alliés… Véhément, Kabila me démentait, il était formel : non seulement ses alliés allaient le soutenir, mais les troupes ne lui manqueraient pas. Et d’avancer que, dans les villages du Sud-Kivu, les jeunes garçons abandonnaient famille, école, sécurité, pour le rejoindre. Ils espéraient chasser le dictateur et comptaient aussi toucher une solde de 100 dollars, un pactole à leurs yeux.
C’était les fameux « kadogos », les enfants-soldats qui en sept mois allaient atteindre Kinshasa et démontrer que la dictature n’était plus qu’un tigre de papier.
Après Bukavu, je me suis rendue à Goma où j’ai retrouvé d’autres vieilles connaissances : Edi Angulu, rencontré naguère en Suisse, She Okitundu qui, réfugié à Genève, avait longtemps suivi les travaux de la Commission des droits de l’homme, Gaëtan Kakudji, l’oncle de Kabila, revenu de Liège où il avait longtemps travaillé pour le CNCD (Centre national de coopéation au développement). Des militaires espéraient reprendre du service, comme le commandant Arsène Loange ou le colonel Samba, qui avaient quitté depuis longtemps l’armée de Mobutu pour se fixer en Belgique. Sans hésiter, dès le début de la guerre, ils avaient sorti du placard leur uniforme d’autrefois et avant d’entreprendre le voyage, ils s’étaient procuré des cartes d’état-major.
Mais le problème, c’est qu’ils restaient à Goma ! À l’instar des journalistes, ils s’étaient vu refuser de gagner le front. Coincés à l’arrière, nous échangions de parcimonieuses informations.
De temps en temps, un certain « Bradley » (un pseudonyme sans doute), l’attaché militaire américain en poste à Kigali, le mieux informé de tous et qui allait se marier au Rwanda quelques mois plus tard – je le soupçonnais d’être un agent de la CIA… –, nous confirmait que le front avançait et repoussait toujours plus loin l’armée de Mobutu. Il expliquait que les rebelles utilisaient d’étranges tactiques. Leurs avancées étaient toujours précédées par des estafettes, des motards qui annonçaient leur arrivée. Avec un effet immédiat : les villages se vidaient, les troupes gouvernementales se volatilisaient, les civils prenaient la fuite en direction de la forêt.
Joseph Kabila avec les troupes rwandaises
C’était une guerre sans témoins, sans images, sans journalistes. Une guerre qui se menait au cœur de la forêt tropicale, sur la route de Kisangani.
Même si je connaissais de nombreux protagonistes, l’essentiel m’échappait. Je savais seulement que Joseph, le fils de Laurent-Désiré Kabila, combattait aux côtés des troupes rwandaises, que James Kabarebe4, le grand stratège de cette guerre atypique, s’était chargé de faire l’écolage du fils du chef. Bien plus tard, je devais apprendre que la véritable mission du jeune militaire qui suivait Kabarebe comme une ombre était de faire rapport à son père. Joseph Kabila me confiera par la suite qu’ayant été témoin des massacres commis à Kisangani, il avait averti le Mzee (le Vieux, surnom donné à Kabila) : « Un jour, nous aurons la guerre avec ces gens-là. »
Comment couvrir une guerre qu’on ne voit pas, qui se réduit à des rumeurs et des bulletins de victoire ? Une guerre qui fait l’objet d’une âpre bataille de communiqués et d’articles de seconde main, souvent dictés par des services de renseignement ? Car les Français, qui avaient guidé les Hutus dans leur exode vers le Congo, étaient loin d’avoir désarmé. Peu visibles sur le terrain, même si à Kisangani ils avaient recruté des mercenaires serbes, ils n’étaient pas avares d’informations. Considérant tout à coup Che Guevara comme une source fiable, ils citaient abondamment les critiques qu’au sortir du maquis le révolutionnaire [cubain] déçu avait adressées à l’encontre de Laurent-Désiré Kabila, le présentant comme un aventurier, un commerçant sans scrupules5.
Propagande française
La guerre ne se jouait pas seulement dans les forêts du Kivu. Alors que Kigali, peu soucieux de voir une force hostile s’éparpiller dans l’immensité congolaise, souhaitait le retour de tous les réfugiés – en tout cas c’est ce que proclamait le nouveau pouvoir rwandais… –, une information fit les manchettes de la presse française. Amplement diffusée, elle eut pour effet de stopper net le retour volontaire des réfugiés et de décourager les humanitaires qui organisaient les retours : elle faisait état de massacres systématiques dont seraient victimes les Hutus revenant dans leur pays.
En réalité, le nouveau pouvoir encourageait les Hutus à regagner leurs terres. Mais il ne cachait pas qu’un jour, bien plus tard, ces hommes et ces femmes accusés d’avoir participé au génocide auraient à répondre de leurs actes devant la justice. À l’occasion d’une interview, Kagame me déclara sans ciller : « Je ne peux pas obliger les Hutus et les Tutsis à se réconcilier, voire à s’aimer. Mais je peux au moins m’engager à ce qu’ils vivent en sécurité, empêcher toute vengeance individuelle… L’État doit avoir le privilège de la violence. »
Le bilan exact des tueries qui ont jalonné l’avancée de l’AFDL n’a jamais été tiré : à l’époque, le chiffre le plus communément cité faisait état de 200 000 Hutus qui « manquaient à l’appel » et auraient vraisemblablement été massacrés. Les victimes congolaises, elles, n’ont jamais été dénombrées avec précision, ce qui a permis les estimations les plus fantaisistes…
Ce qui est certain, c’est que des milliers, des dizaines de milliers de réfugiés refusant de rentrer chez eux ou empêchés de le faire ont trouvé la mort en traversant la forêt. Ils ont été victimes de l’épuisement, de la faim ou de la maladie. Ils ont aussi, en grand nombre, été tués par les troupes de l’AFDL et, surtout, par des commandos spéciaux venus directement du Rwanda. Ces derniers veillaient à faire disparaître les traces des victimes. Ils brûlaient les corps ou les jetaient dans les cours d’eau après les avoir lestés de pierres.
Exécutés les mains dans le dos
Comment dénombrer les dizaines sinon les centaines de milliers de civils rwandais qui furent chassés de ces camps pilonnés par l’armée rwandaise ? Ils étaient partis droit devant eux, encadrés par leurs anciennes autorités et accompagnés par des Congolais, talonnés par la peur.
À cette époque, la vérité était impossible à saisir. Les journalistes, soigneusement tenus à l’écart du front, pressentaient, sans pouvoir fournir aucune preuve, que des civils qui avaient fui, encadrés par des hommes armés, avaient été massacrés sans pitié. Sur le plan international aussi, on faisait assaut de mensonges. Un général canadien, un certain Baril, qui survola les débris des camps de réfugiés qui s’égrenaient sur la frontière, osa déclarer qu’il n’y restait plus personne et que la situation semblait normale !
Si les Rwandais, extrêmement discrets, contrôlaient l’accès au front, les Congolais, pour leur part, décrivaient le comportement surprenant de leurs « libérateurs » : « Aux barrières, ils nous obligent à nous déchausser, à passer devant eux pieds nus. Parfois, dans un geste de mépris, ils nous crachent dans la bouche. » Il était question aussi de tortures, de civils exécutés alors qu’on leur avait lié les mains dans le dos…
D’autres informations faisaient état d’usines systématiquement démontées, entre autres à Kamituga, où se trouvaient les installations de la Sominki, (Société minière du Kivu) exploitant la cassitérite. Des réserves de nourriture étaient transportées au Rwanda, des banques étaient pillées. À Kigali affluaient soudain des véhicules portant l’immatriculation du Zaïre ou du Kivu. « Ce sont des visiteurs d’un jour », nous assurait sans rire l’un des responsables de l’information…
Rwandais et Ougandais se servaient
La veille, l’un des proches de Kagame m’avait affirmé, la main sur le cœur, que les Rwandais ne se trouvaient pas au Kivu. Par malchance pour lui, alors que, quelques jours plus tard, j’embarquais in extremis dans un vol reliant Goma à Kigali, plongeant sur le dernier siège libre, je découvris à mes côtés un visage connu : l’homme qui m’avait solennellement déclaré que ses compatriotes n’étaient pas au Kivu ! Nettoyant mes lunettes embuées, je me contentai de dire « tiens qui voilà », et nous avons éclaté de rire. Cela valait mieux…
Depuis le début de l’offensive, il était évident que, systématiquement, Rwandais et Ougandais se servaient au passage. Ils finançaient leur effort de guerre en pillant le pays voisin. Des hommes qui n’avaient connu que les camps de réfugiés en Ouganda et le dénuement du Rwanda au lendemain du génocide s’émerveillaient des richesses du Congo, un Eldorado qu’ils venaient de conquérir…
À cette époque, j’affichais un optimisme excessif sinon naïf : je voyais dans cette guerre l’aboutissement d’une solidarité africaine et je me réjouissais de voir des pays tels que le Zimbabwe et l’Angola rejoindre le Rwanda et l’Ouganda pour chasser le plus ancien dictateur de la région !
Il fallut du temps pour que me parvienne la réalité des exactions, des exécutions sommaires, l’accablante évidence des massacres. Il me fallut plus de temps encore pour que je consente à croire que ceux que je considérais comme des libérateurs parce qu’au Rwanda, ils avaient mis fin au génocide, étaient aussi, au Congo, des prédateurs et des tueurs sans états d’âme…
« Leurs bourreaux sont toujours là »
À Kisangani cependant, les doutes se dissipèrent : je n’oublierai jamais la ligne de chemin de fer qui traversait la Province orientale. Dans leur exode, les réfugiés, Hutus rwandais et Congolais en fuite, avaient suivi le tracé des rails. Chaque arrêt de gare, Ubundu, Lubutu, Biaro, est devenu synonyme de massacre. Des années plus tard, à Bukavu, une vendeuse qui avait marché jusque Lubutu, sur la route de Kisangani, devait me confier une étrange « œuvre d’art ».
Il s’agissait d’un panneau de bois sculpté sur lequel une femme apparaissait crucifiée, pieds et mains entravés dans des cercles de fer, corps transpercé de clous. « Jusqu’à aujourd’hui, les gens de cette région ne parlent pas, m’expliqua la commerçante, il leur est impossible de raconter ce qu’ils ont vu, combien ils ont souffert, car leurs bourreaux sont toujours là… » Un sculpteur de la région s’était alors contenté de tailler dans le bois un corps de femme suppliciée. Des années plus tard, il me semble que ce panneau de bois noir hérissé de clous n’a pas cessé de hurler.
Quelques mois après le début de l’offensive, je suis retournée au Congo, afin de suivre l’avancée des rebelles en compagnie de Guy Duplat, mon rédacteur en chef d’alors. Alors que nous nous trouvions à Kisangani et que les civils s’étaient vu interdire tout mouvement en direction du front, nous vîmes un avion venu du Rwanda se poser sur la piste de Bangboka.
En descendirent de jeunes hommes à l’allure sportive, en uniforme impeccable. Ils avaient le visage lisse, le regard sans expression. Ces « archanges exterminateurs » semblaient être en service commandé, et ils savaient exactement ce qu’ils avaient à faire. Durant trois jours, la zone où se trouvaient les réfugiés fut interdite d’accès à tous les étrangers qui avaient accompagné l’exode.
Les boucliers humains des génocidaires
Lorsque nous avons été autorisés à revenir sur les lieux, la terre avait été retournée, quelques feux brûlaient encore, la forêt voisine était silencieuse. De l’immense campement aperçu quelques jours plus tôt, à l’occasion d’une visite-éclair, il ne restait plus rien.
C’est là que je compris la technique du « bouclier humain » par laquelle des hommes armés se dissimulent parmi la masse de civils en fuite. Des soldats et des miliciens hutus, parmi lesquels de nombreux génocidaires, marchaient aux côtés des civils. Ils les poussaient en avant, leur confisquaient les vivres et les secours distribués par les humanitaires, les chargeaient quelquefois de porter leurs équipements ou leurs armes. Mais au moment des attaques, ils se repliaient dans la forêt tropicale, abandonnant leurs protégés qui étaient aussi leurs otages.
C’est à juste titre qu’à l’époque les ONG, quoiqu’interdites d’accès au terrain, dénoncèrent des crimes contre l’humanité et collationnèrent des informations qui allaient plus tard nourrir un volumineux document, le rapport Mapping6. Ce dernier, relevant les violations des droits de l’homme et les crimes commis au Congo entre 1993 et 2003, devint fameux grâce au plaidoyer du docteur Mukwege. Cependant, quoiqu’accessible sur Internet, ce rapport ne fut jamais « ressorti du tiroir », selon les termes utilisés par le Prix Nobel, et les accusations qu’il portait demeurèrent sans suite.
C’est à Kisangani, lors de cette brève expédition vers les campements de réfugiés, que j’eus l’occasion de mesurer une autre dimension de la duplicité humaine.
Expéditions meurtrières
Manquant de moyens logistiques et désireux de se rendre dans les camps de réfugiés établis dans la forêt, les journalistes étaient obligés de solliciter l’aide du Haut-Commissariat aux réfugiés. À la suite de nos demandes pressantes, le HCR local avait fini par nous autoriser à prendre place à bord d’une jeep 4x4, où se trouvait une équipe chargée de repérer les camps de réfugiés.
Notre guide, un homme au regard grave derrière ses lunettes de fer, connaissait visiblement la région et il nous conduisit sans hésiter vers un petit camp dissimulé dans la forêt. À la vue du véhicule blanc, des femmes s’approchèrent, enfants sur les talons. Elles quémandaient des secours, expliquaient que, plus loin, au plus profond de la futaie, les réfugiés étaient plus nombreux encore et qu’ils manquaient de tout. Notre guide leur expliqua que notre mission n’était qu’exploratoire et il promit de faire parvenir des vivres au plus vite. Nous repartîmes confiants, certains que les secours allaient arriver.
Par la suite, je réalisai qu’en fait cet homme, qui se présentait comme un auxiliaire local du HCR et qui avait sans doute été recruté à ce titre, était un indicateur : sa véritable mission était de localiser les camps de réfugiés éparpillés dans la forêt et de les signaler aux militaires. Ces derniers, au lieu d’amener des secours, montaient alors une expédition meurtrière…
Lorsque nous sommes revenus trois jours plus tard vers le petit campement, seuls quelques feux fumaient encore auprès de monticules de terre, fraîchement retournée, et toute présence humaine avait disparu.
J’ai alors progressé d’un pas dans ma connaissance de l’être humain. J’ai découvert que les victimes d’hier, ou en tout cas ceux qui affirmaient se battre en leur nom, pouvaient se transformer en bourreaux. Si les méthodes étaient différentes, la cruauté était la même et, après le Rwanda, c’est dans le pays voisin que ces hommes semaient la haine…
L’Angola, le Zimbabwe et l’Érythrée en renfort
Toujours naïfs, nous pensions que Kisangani allait représenter la dernière étape de la longue marche de l’AFDL. Nous savions déjà que les Ougandais se seraient volontiers contentés de contrôler le Nord-Kivu et une partie de la Province orientale. Bien à tort, nous avions le sentiment que les Rwandais, eux non plus, ne souhaiteraient pas aller plus loin et qu’à l’instar des conquérants d’hier ils s’arrêteraient à l’orée de la forêt.
Mais l’objectif du Mzee (Laurent-Désiré Kabila) était de gagner Kinshasa, de libérer la totalité du pays de la dictature mobutiste. Pour lui, s’arrêter à Kisangani équivalait à entériner une scission du pays. Depuis le début de l’offensive, il répétait que Kinshasa était l’objectif ultime et qu’avant tout il s’agissait d’éviter que la partie orientale du pays se détache de la capitale.
Au départ de Kisangani, il obtint le soutien d’autres alliés, l’Angola, le Zimbabwe, qui lui fournirent quelques troupes, mais surtout des avions de transport. Lorsque Lubumbashi tomba à son tour, je découvris avec surprise la courtoisie des pilotes angolais qui m’emmenèrent au Katanga. La guerre s’était définitivement internationalisée et, bien plus tard, je devais apprendre que même un pays comme l’Érythrée, indépendant depuis peu, s’était associé à cette « entreprise » africaine, montée depuis le Rwanda et l’Ouganda. Très proche de Paul Kagame qui le prenait comme modèle, Issaias Afeworki, devenu président de l’Érythrée indépendante, avait fourni des chauffeurs et des camions…
Lorsqu’ils relatent cette longue marche de l’AFDL en direction de Kinshasa, lorsqu’ils se souviennent de la « traque » des réfugiés hutus qui se livra dans leurs forêts, les Congolais m’apparaissent comme un peuple qui aurait perdu son innocence : jamais ces populations de la forêt, jusqu’alors éloignées des grandes guerres, qui ignoraient le sens de mots comme « génocide » ou « holocauste », n’auraient imaginé que de tels carnages se dérouleraient sur leurs terres, qu’ils seraient témoins ou victimes de tant de cruauté !
« Ça va, ma chérie ? »
Des années plus tard, les gens de Mbandaka, sur la rive du fleuve qui fait la frontière avec le Congo-Brazzaville, m’expliquaient combien ils redoutaient leurs compatriotes s’exprimant en swahili ou en kinyarwanda : « Ces gens-là ne sont pas comme nous, ils sont capables de tout… »
De nos jours, la peur est toujours présente car les gens de l’Équateur savent que le Rwanda a fait l’acquisition de plusieurs milliers d’hectares situés de l’autre côté du fleuve, au Congo-Brazzaville. Soulignant que les Rwandais sont présents en Centrafrique où ils protègent le président Faustin-Archange Touadéra, ils assurent qu’une manœuvre d’encerclement de Kinshasa demeure possible.
En avril 1997, alors que l’offensive vers Kinshasa progressait, j’avais rejoint Lubumbashi au départ de Goma, et constaté que des troupes fraîches venaient d’arriver au Katanga. En compagnie d’autres journalistes, dont Élisabeth Burdot7, j’avais vu Laurent-Désiré Kabila signer des contrats miniers avec des représentants des plus grandes multinationales, américaines et canadiennes. Ces dernières, en échange, lui avaient donné les moyens de poursuivre l’offensive jusque Kinshasa, et l’ancien maquisard avait l’usage d’un petit avion.
En quelques mois, le broussard longtemps oublié avait pris des allures d’homme d’État. Certes, il portait toujours baskets, veste saharienne et casquette, mais une distance s’était établie. Il était désormais le chef et chacun savait que, tôt ou tard, il allait remplacer Mobutu. Alors qu’Élisabeth aurait souhaité une interview exclusive, Kabila conversait avec des hommes d’affaires et des journalistes américains et, apercevant son amie belge qui s’impatientait sur le tarmac, il se contenta de lui lancer un « ça va, ma chérie ? », qui surprit tout le monde.
Kabila n’aurait dû être qu’un figurant
Si Laurent-Désiré Kabila paraissait jovial et sûr de lui, ses conseillers d’origine rwandaise faisaient plutôt grise mine.
Par la suite, certains d’entre eux devaient m’expliquer comment ils avaient été roulés : avant le début de la guerre, il avait été convenu que Kabila, présenté par le président de la Tanzanie Julius Nyerere et qui connaissait Museveni, ne serait que le porte-parole d’une sorte de « bureau politique ». Ce dernier, composé de Rwandais et d’Ougandais, mettrait en œuvre une stratégie décidée à Kigali et à Kampala.
Dans ce scénario initial, Kabila, jusque-là inconnu de Kagame, n’aurait du être qu’un figurant… C’était ignorer que le vieux militant lumumbiste disposait dans la région d’un réseau exceptionnel : il avait accueilli Che Guevara dans son maquis, envoyé des cadres de son mouvement se former à Cuba. Il avait aussi voyagé en Chine et à Moscou, gardé la confiance des dirigeants de l’Angola et du Zimbabwe, eux-mêmes issus des luttes de libération… Il avait aussi été accueilli par Mouammar Kadhafi.
Fort de ces appuis extérieurs et surtout désireux de poursuivre jusque Kinshasa une lutte entamée dans les années 1960, Kabila, arrivé dans la capitale économique du pays, estima que son heure était arrivée, qu’il lui fallait abattre ses cartes.
« Nous réglerons son sort plus tard… »
Alors que les troupes de l’AFDL faisaient sauter à Kenge, à cent kilomètres de Kinshasa, le dernier verrou de la résistance mobutiste, le vieux révolutionnaire s’invita à la radio locale et laissa à l’extérieur du studio ses adjoints, sinon ses surveillants.
Sans prévenir personne de ses intentions, il prononça une phrase mémorable, aussitôt répercutée à Kigali et Kampala : « Je suis désormais le président de la République démocratique du Congo. »
Des années plus tard, se souvenant de la scène, certains de ses mentors devaient me confier leur désarroi d’alors. Pris par surprise, ils avaient tenu un bref conciliabule : « Qu’est-ce qu’on fait ? On l’abat tout de suite ? » Interrogés par téléphone, Paul Kagame et James Kabarebe, le chef des opérations militaires, ne purent que répondre qu’il était urgent… de ne rien faire. « Nous réglerons son sort plus tard… »
De fait, alors que la chute de Kinshasa n’était plus qu’une question de jours, décapiter le mouvement aurait posé, pour dire le moins, des problèmes de lisibilité.
C’est ainsi que, début mai 1997, je me retrouvai à Brazzaville puis à Pointe-Noire. L’Outenika, un bateau datant de l’ère coloniale, abritait les derniers pourparlers réunissant, autour de Nelson Mandela et de l’émissaire américain Bill Richardson, deux hommes qui se combattaient depuis les années 1960.
Mandela, Mobutu et Kabila négocient
Nelson Mandela, avec respect et délicatesse, aidait le vieux dictateur à monter à bord. Kabila, quant à lui, cachait mal son sourire de triomphe mais, superstitieux, il regardait le ciel et à aucun moment il ne croisa le regard de celui qu’il allait bientôt chasser du pouvoir.
Alors que les troupes avançaient vers la capitale, ces pourparlers de dernière minute n’étaient que de pure forme et je décidai de ne pas m’attarder sur l’autre rive du fleuve.
Ayant regagné Brazzaville, je voulais rejoindre Kinshasa où se trouvaient déjà la plupart de mes collègues. Mais je savais que, indésirable au pays du Maréchal, il me fallait attendre le départ de celui-ci et me contenter de suivre la situation depuis la rive d’en face.
[...]
Un jour, ayant écouté la radio, je n’y tins plus et décidai de m’approcher jusqu’au mitan du fleuve, afin, au minimum, de deviner ce qui s’y passait. Après avoir négocié pour quelques dollars le prix de la traversée, j’embarquai dans un petit canot à moteur. Prévoyant une courte escale, sinon un simple aller-retour, je n’avais pour tout bagage que mon sac à main, un carnet de notes et une serviette de toilette blanche, empruntée à l’hôtel.
[...]
Raconter la fuite du dictateur et la chute de Kinshasa
Alors que nous nous approchions de la rive, j’entendis à nouveau des coups de feu, des explosions. À toutes fins utiles, debout sur le bateau, j’agitai à bout de bras la serviette blanche que j’avais empruntée à l’hôtel.
En retrait à quelques mètres de la rive, je vis un petit soldat immobile, bien armé. Il me regardait fixement alors que je me préparais à mettre pied à terre. Sous le coup d’une inspiration soudaine, je criai « Amahoro », « Amakuru », en kinyarwanda. Ainsi salué par un « bonjour » enthousiaste, le militaire, rwandais de toute évidence, me sourit, et sans poser de question, me laissa passer.
Enfin, après toutes ces années de bannissement, je retrouvais Kinshasa. Je reconnaissais ses odeurs familières, je courais sous ses arbres vénérables, abattus depuis lors par les Chinois, j’atteignais le boulevard du 30-juin où j’avais vu passer tant de manifestations et qui était étrangement calme. Sans que personne ne m’interpelle, je me dirigeai vers l’hôtel Memling où campaient toujours mes collègues.
Ayant quitté mon hôtel de Brazzaville qui fut pillé par la suite, je marchais les mains vides, le nez au vent. Par la suite, un collègue devait se charger de ramener à Bruxelles ma valise, mon ordinateur et son imprimante. Comme il ne me restait plus que mon cahier à spirale, je trouvai au marché un bloc de feuilles A4 sur lesquelles j’entrepris d’écrire des textes qui racontaient la fuite de Mobutu, la chute de Kinshasa, l’étrange ambiance qui régnait dans cette ville à la fois libérée et perplexe.
Au journal, une secrétaire fut réquisitionnée pour l’occasion et, à perdre haleine, en hurlant pour me faire entendre, j’entrepris de lui dicter l’interminable récit de cette fin de règne…
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1L’actuel président du Rwanda était à cette époque vice-président et ministre de la Défense.
2Ce groupe a été formé avec le soutien du Rwanda.
3Prix Nobel de la paix 2021.
4James Kabarebe deviendra plus tard ministre de la Défense, puis chef d’état-major, avant sa mise à la retraite, en 2023. Il est aujourd’hui ministre d’État chargé de la coopération régionale.
5En 1965, Che Guevara et 130 soldats cubains rejoignaient Laurent-Désiré Kabila et Pierre-Mulele pour les épauler. Un fiasco raconté dans ce grand formatdu journal Le Monde.
6Le rapport a été publié en 2010.
7Grand reporter à la RTBF.