Brésil-Afrique. Rio répond à nouveau

Analyse · En se rendant en Afrique du Sud, en Angola et à Saõ Tomé-et-Príncipe en août 2023, Lula da Silva a inauguré « un nouvel agenda de coopération entre le Brésil et l’Afrique ». Longtemps contrariée, notamment en raison du poids de l’esclavage, la relation du géant sud-américain avec le continent africain paraît naturelle alors que le pays compte 80 millions d’afro-descendants. Mais elle est loin d’être idyllique...

Lula da Silva et João Lourenço, le 25 août 2023, à Luanda.
© Ricardo Stuckert/PR

Le message sur X (ex-Twitter) de l’épouse du président Lula da Silva, Janja da Silva, est clair : « Embarquement pour l’Afrique. C’est le Brésil qui renoue avec le continent. » Ce 21 août 2023, le président brésilien s’apprête à rejoindre le sommet des Brics à Johannesburg avant de se rendre en Angola en visite officielle, et à Saõ Tomé-et-Príncipe pour le sommet de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP). Le retour en Afrique du Brésil a été affirmé lors du discours du président Lula au sommet des Brics :

J’ai l’intention d’inaugurer un nouvel agenda de coopération entre le Brésil et l’Afrique. Nous revenons à notre vocation universaliste et reconstruisons nos liens historiques avec les pays en développement. La prospérité n’est pleine que lorsqu’elle est partagée.

Le président de gauche renoue ainsi avec un des piliers de la politique étrangère de ses deux premiers mandats (2003-2010). En sept ans, le Brésil était devenu le septième partenaire commercial de l’Afrique, et les échanges commerciaux entre le Brésil et le continent étaient passés de 5 à 30 milliards de dollars, stimulés par le prix élevé des matières premières. Dix-neuf nouvelles ambassades avaient été inaugurées entre 2003 et 2010 en Afrique. Durant la même période, Lula avait visité 29 pays africains lors de 12 voyages différents.

Comme l’affirme Mathias de Alencastro, docteur en science politique et chercheur au centre brésilien d’analyse et de planification (Cebrap), les relations Brésil–Afrique relèvent davantage d’une politique de gouvernement que d’une politique d’État. En témoigne l’effondrement de cette relation sous les présidences de Dilma Rousseff (2011-2016), de Michel Temer (2016-2018) et de Jair Bolsonaro (2019-2023). Il n’existe pas de soutien consensuel des élites dirigeantes (majoritairement blanches) à un rapprochement avec les pays africains. Le discours de valorisation de l’héritage africain et des liens historiques particuliers masque mal une méconnaissance des réalités contemporaines du continent au sein de l’intelligentsia brésilienne. La politique africaine du Brésil est aussi une projection (souvent mal assumée) des questions raciales brésiliennes et des priorités économiques et culturelles de ses élites.

Le poids du lusotropicalisme

Comme le rappelle régulièrement le président Lula, le Brésil, avec 80 millions d’afro-descendants, soit 44 % de la population1, est le pays comptant la deuxième plus grande population noire au monde après le Nigeria. Les relations du Brésil à l’Afrique sont étroitement liées à la construction de l’identité nationale brésilienne depuis l’indépendance.

Le Brésil devient indépendant en 1822, par décision de Pedro Ier, héritier de la couronne portugaise. Les liens avec l’ancienne métropole portugaise et la poursuite de la traite négrière de manière illégale jusqu’en 1850 vont durablement influencer les relations entre le Brésil et l’Afrique. La politique internationale du Brésil impérial (1822–1889) et de la Première République (1889–1930) s’inscrivent alors dans la continuité de la politique étrangère portugaise. Deux raisons peuvent l’expliquer : d’une part, le lusotropicalisme2, et de l’autre, l’héritage étatique métropolitain légué par Pedro Ier et Pedro II.

L’arrivée au pouvoir de Getúlio Vargas en 1930 impose un gouvernement autoritaire et nationaliste, tourné vers les partenaires occidentaux, et notamment le Portugal. De 1937 à sa chute, en 1945, il appellera son régime « Estado novo » État nouveau ») en homonymie avec le régime établi au Portugal à partir de 1933. Vargas - qui reviendra au pouvoir par les urnes en 1951 (jusqu’à sa mort en 1954) – ne nie pas la part d’africanité du Brésil, mais il vante les mérites d’un « paradis racial » pour construire un sentiment d’unité nationale et légitimer son régime autoritaire.

Le lusotropicalisme, profondément ancré dans la classe politique brésilienne des années 1950 à la fin des années 1970, engendre une certaine loyauté diplomatique envers l’ancienne métropole portugaise, ce qui expliquera la position du Brésil vis-à-vis des processus d’indépendance dans les colonies portugaises en Afrique, mais aussi vis-à-vis du régime d’apartheid sud-africain. Ainsi, jusqu’à l’avènement de la démocratie, en 1985, le Brésil maintient une politique ambiguë qui, d’une manière ou d’une autre, soutient la position portugaise tant à l’ONU qu’auprès des pays africains déjà indépendants. De même, Brasília maintiendra une relation bilatérale avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, faisant du pays de la ségrégation raciale son principal partenaire économique sur le continent africain. Ces mythes du lusotropicalisme et de la « démocratie raciale », utilisés pour asseoir de bonnes relations diplomatiques avec les pays africains nouvellement indépendants, seront critiqués dès les années 1960 par les militants noirs brésiliens qui s’opposaient à la fable d’une société sans heurts raciaux3.

Le lien avec la « terre mère »

Au sein de la société brésilienne, le renouveau de l’intérêt pour le continent africain émane de centres d’études africanistes, inspirés des luttes pour les droits civiques des Afro-Américains4. Ces centres réfléchissent à la place de l’Afro-Brésilien, à la persistance de la culture africaine dans la société brésilienne, ainsi qu’au devoir de filiation à la « terre mère ».

À cette époque, les diplomates exploitent l’image d’un Brésil métis pour gagner un capital sympathie auprès des pays africains, particulièrement les pays lusophones et les principaux pays d’origine des esclaves (Nigeria, Ghana, Bénin…). Cette ambivalence du Brésil sera dénoncée par Kwame Nkrumah lorsque, en 1961, le président Jânio da Silva Quadros décide de nommer un ambassadeur noir au Ghana. À l’arrivée de Souza Dantas à Accra, le président ghanéen estima qu’un véritable geste en faveur de l’égalité raciale aurait été d’envoyer un Noir en poste en Europe5.

Cependant, les années 1960 marquent la formulation d’une politique extérieure du Brésil qui se veut non alignée et plus indépendante vis-à-vis de l’encombrante puissance étatsunienne. L’anticolonialisme est aussi alimenté par l’idée d’un Brésil membre à la fois du Tiers-Monde et de l’Occident. Sous la dictature militaire (1964-1985), largement soutenue par les États-Unis, les relations avec l’Afrique sont devenues essentiellement mercantiles, même si la crise énergétique de la fin des années 1970 conduit à l’ouverture de relations avec l’Angola et le Nigeria pour l’accès au pétrole. Le retour à la démocratie au milieu des années 1980 ne change pas la relation au continent africain, les présidents successifs se concentrant sur le développement économique de leur pays avec un agenda libéral tourné vers les États industrialisés6.

Une légère inflexion se fait sentir sous la présidence de Fernando Henrique Cardoso (1995-2003), mais c’est surtout à partir de 2003 et l’arrivée de Lula da Silva et du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir que l’Afrique devient une véritable priorité de la politique étrangère du Brésil7.

Une priorité pour Lula

Le rapprochement avec l’Afrique fait partie intégrante du programme international du PT depuis sa création, notamment en raison de l’influence des militants antiracistes, nombreux au sein du parti8. Cette orientation est présente dès le discours d’investiture de Lula : « Nous réaffirmons les liens profonds qui nous unissent à tout le continent africain et notre disposition à contribuer activement à ce qu’il développe ses énormes capacités. » Pendant près d’une décennie, poussé par une conjoncture économique favorable, le Brésil défend une politique fondée sur la réduction de la pauvreté et des injustices sociales (y compris par le développement des industries extractives), la défense du multilatéralisme (dont la refonte du système politique international) et la lutte contre le racisme. Le président Lula, revenu au pouvoir début 2023, souhaite reproduire cette politique qui a permis au Brésil de s’imposer comme un acteur important sur la scène internationale.

Lors de ses deux premiers mandats, Lula a mis en avant les multinationales brésiliennes qui ont investi en Afrique, particulièrement dans les pays lusophones. Lors de son récent déplacement en Angola, le président brésilien a poursuivi sur cette lancée, promettant de discuter avec les compagnies aériennes pour l’ouverture de plus de lignes directes avec le continent, et vantant les mérites de l’entreprise Embraer, un des principaux constructeurs d’avions court-courrier. Lula et son homologue angolais João Lourenço ont inauguré une chambre du commerce Brésil-Angola et un forum commercial.

Ce discours et ces actes soulignent l’imbrication très forte entre les intérêts des grandes entreprises brésiliennes et la politique extérieure du pays. Le géant de la construction Odebrecht (renommé Novonor), qui avait déjà pris la tête de la reconstruction de l’Angola après la guerre, y a massivement diversifié ses activités. Les liens de la compagnie avec la famille dos Santos étaient très étroits, au point que l’entreprise était le principal contributeur de la Fondation Eduardo dos Santos (Fesa)9.

Extractivisme, capitalisme et corruption

Dans le domaine minier, le géant Vale (associé à BSGR, la société dirigée par l’homme d’affaires Beny Steinmetz) s’était lancé en 2010 dans l’exploitation des mines de fer de Simandou, en Guinée, et a largement investi au Mozambique dans la mine de charbon de Moatize, jusqu’à sa cession en 2021 à Vulcan Minerals, filiale du groupe indien Jindal, pour une valeur de 270 millions de dollars (253 millions d’euros). Au moins 1 300 familles mozambicaines ont été déplacées pour faire place à la mine, et de nombreuses autres ont dû être réinstallées dans le cadre du projet ferroviaire. Vale a également été condamné à verser 1 million de reais (192 000 euros) de réparations à 48 paysans mozambicains lésés par son projet. L’association mozambicaine Justiça Ambiental (la branche locale des Amis de la terre) avait dénoncé la corruption derrière le projet de Moatize, et certains de ses membres ont été arrêtés en 2011 pour avoir défendu les droits des communautés. Si Vale a annoncé la fin du projet début 2021, la mobilisation des organisations de défense de l’environnement se poursuit pour s’assurer que l’entreprise ne quitte pas le territoire avant d’avoir réglé sa dette sociale.

Quant à la société d’État Petrobras, présente pendant quatre décennies en Afrique dans l’exploitation du pétrole, principalement en Angola et au Nigeria, elle avait cessé ses activités sur le continent en 2020. Mais la direction du groupe envisage de réinvestir au Nigeria, en Angola et en Namibie à partir de 2024. De son côté, la banque de développement du Brésil (BNDES) a largement accompagné la pénétration de ces fleurons nationaux en Afrique, qui ont tous été au cœur de scandales de corruption10.

Finalement, les relations entre le Brésil et l’Afrique sous Lula ont largement reproduit le modèle économique typique du commerce avec le continent, en privilégiant les investissements dans les secteurs les plus corrompus et les plus polluants, comme l’extraction des matières premières et la construction d’infrastructures, et en réduisant l’Afrique à un réservoir de ressources naturelles. Lors de sa tournée sur le continent, l’ancien syndicaliste a également insisté sur la nécessité de développer le potentiel agricole de l’Afrique. Il envisage de rééditer le programme « Mais Alimentos » sur le continent africain. Créé en 2008 et relancé en 2023, ce programme vise à promouvoir la production alimentaire et à accroître la productivité de l’agriculture familiale par des crédits pour l’achat de tracteurs et le développement d’outils technologiques.

Lula a aussi mis l’accent sur le renouvellement d’un des projets-phares de la coopération brésilienne en Afrique : ProSavana. Cet immense projet de coopération entre l’Agence japonaise de coopération internationale, l’Agence brésilienne de coopération et le ministère mozambicain de l’Agriculture visait le développement agricole du corridor de Nacala, au Mozambique. Il promettait d’exporter le modèle agricole brésilien dans le nord du Mozambique. Dans une sorte de néocolonialisme vert, ces programmes tendent à reproduire le modèle d’agriculture et de développement du Cerrado, une savane brésilienne largement détruite par l’agro-industrie du soja. Face à l’opposition des agriculteurs locaux, d’une partie de la classe politique et d’ONG locales et internationales, le programme, qui devait impacter 600 000 hectares de terres et entraîner le déplacement d’un demi-million de personnes, a été mis à l’arrêt.

Telenovelas et néopentecôtistes

Au-delà de la diplomatie économique et de l’investissement au sein de la CPLP, la politique africaine du Brésil demeure assez peu visible par rapport à d’autres acteurs du Sud global, comme la Chine ou la Turquie, malgré le volontarisme du président. Aujourd’hui, l’influence brésilienne en Afrique ne s’exerce peut-être pas tant par l’intermédiaire de l’État ou des grandes entreprises privées que par la multiplication des productions télévisuelles et par l’expansion des Églises néopentecôtistes.

Les produits culturels fabriqués au Brésil – les fameuses telenovelas mais aussi les cosmétiques et la musique – ont connu un essor dans de nombreux pays africains, notamment lusophones. Les feuilletons télévisés latino-américains sont largement entrés dans les foyers africains. Les séries produites par la plus grande chaîne du Brésil, Globo, sont diffusées par la télévision publique angolaise depuis le milieu des années 1980, tandis que la chaîne de télévision religieuse Rede Record (devenu Record TV, deuxième média audiovisuel du pays), qui appartient à l’Église universelle du royaume de Dieu, a créé des feuilletons appelés « telenovelas bibliques », qui mettent en scène les récits bibliques et qui sont également très populaires dans les pays lusophones11. Le groupe Record est également devenu actionnaire de la principale chaîne du Mozambique, Miramar TV.

Par ailleurs, depuis les années 1990, une transnationalisation du pentecôtisme brésilien est à l’œuvre, et le continent africain en est le principal terrain d’expansion. Sous Jair Bolsonaro, les Églises néopentecôtistes12 ont été des fers de lance de la politique du Brésil en Afrique. L’Église universelle du royaume de Dieu, arrivée en Angola en 1991 et au Mozambique en 1992, est la principale Église brésilienne. Selon son site web, elle est présente dans au moins 37 pays africains. Des parlementaires évangéliques ont dirigé les groupes d’amitié parlementaires avec l’Angola, le Cap-Vert, le Cameroun ou encore le Mozambique. Certains ont accompagné le ministre des Affaires étrangères, Ernesto Araújo, lors de sa tournée au Cap-Vert, au Sénégal, au Nigeria et en Angola fin 2019.

Les pentecôtistes, ces nouveaux conquérants de la foi13, ont joué un rôle central dans la politique étrangère du gouvernement de Bolsonaro, mettant à l’agenda international des revendications morales conservatrices (lutte contre l’avortement, criminalisation des minorités sexuelles, attaques contre la santé reproductive…). Mais l’avancée de ces Églises sur le continent ne se fait pas sans heurts. L’Église universelle du royaume de Dieu a été menacée d’expulsion de Saõ Tomé-et-Príncipe fin 2019 et a vu son autorité questionnée en Angola en juin 2020, lorsqu’un groupe de pasteurs a attaqué certaines de ses Églises accusant des prêtes brésiliens de discriminer les pasteurs locaux, de détourner des deniers des Églises locales vers le siège au Brésil, et même de forcer certaines femmes à avorter et d’inciter les pasteurs angolais à la stérilisation !

Mécontent de la position du ministère brésilien des Affaires étrangères sur ce conflit en Angola, le fondateur de l’Église universelle du royaume de Dieu, Edir Macedo, avait fait pression sur Bolsonaro pour qu’il résolve la situation – ce qu’il avait fait en demandant à son vice-président, Hamilton Mourão, d’intervenir directement.

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1Un chiffre avancé par la Fondation Palmares (qui promeut l’afro-brésilianité) et repris par Lula et le ministère brésilien des Affaires étrangères.

2Théorie du sociologue brésilien Gilberto Freyre selon laquelle la colonisation portugaise était intrinsèquement meilleure que celle des autres pays. Par leur empathie et leur acceptation du métissage, les colons portugais auraient créé le terreau de la démocratie raciale brésilienne, c’est-à-dire d’une société où l’égalité entre les citoyens, indépendamment de leur appartenance ethnique, est respectée.

3Dans les années 1930, le mouvement noir est surtout représenté par le « Front noir » (Frente Negra), qui demeurait proche du pouvoir de Getúlio Vargas et qui ne remettait pas en cause l’idée de démocratie raciale. Dans les années 1960, le militantisme afro-brésilien est porté par les intellectuels et les artistes, notamment avec le Teatro Experimental do Negro (créé en 1944) dirigé par Abdias do Nascimento. C’est aussi le moment du « retour aux racines africaines » du carnaval de Bahia. Le Movimento Negro Unificado, grande faîtière qui unifie une multitude de petites organisations afro-brésiliennes, sera créé en 1978 (notamment par Abdias do Nascimento).

4Par exemple, la présidence de la République ouvre en 1961 l’Institut brésilien d’études afro-asiatiques (IBEAA) pour servir sa nouvelle politique étrangère. Il sera fermé en 1964 après un coup d’État. Sur un plan académique, le Centre d’études afro-orientales de Salvador de Bahia (1959) est la première institution universitaire à militer en faveur d’une redécouverte de l’Afrique.

5António Carlos Peixoto, « Le Brésil et l’Afrique : solidarités culturelles et stratégie commerciale », Politique africaine n° 10, 1983, p. 32.

6Monica Hirst, « The Foreign Policy of Brazil : From the Democratic Transition to its Consolidation », in Heraldo Muñoz and Joseph S. Tulchin. Latin American Nations in World Politics, Oxford, Boulder, Westview Press, 1996, p. 202.

7Lire Mathias Alencastro, Pedro Seabra, Brazil-Africa Relations in the 21st Century : From Surge to Downturn and Beyond, Springer International Publishing, 2021.

8Pour une histoire complète du mouvement noir au Brésil, lire : CPDOC (Fundação Getúlio Vargas), Histórias do movimento negro no Brasil : depoimentos ao CPDOC, sous la direction de Verena Alberti et d’Amilcar Araujo, PereiraPallas, 2007 ; et Michael George Hanchard, Orpheus and Power : The Movimento Negro of Rio de Janeiro and São Paulo, Brazil, 1945-1988, Princeton University Press, 1998.

9Barnaby Joseph Dye et Mathias Alencastro, « Debunking Brazilian Exceptionalism in Its Africa Relations : Evidence from Angola and Tanzania », Global Society 34, nᵒ 4, 1er octobre 2020.

10L’affaire Lava Jato implique de nombreuses entreprises privées dans une gigantesque affaire de corruption qui a touché l’ensemble de la classe politique sud-américaine, et particulièrement au Brésil. Marcelo Odebrecht, patron de la firme du même nom, a été condamné à dix ans de prison ferme dans cette affaire. En 2020, le groupe a changé de nom pour tenter de se dissocier du nom associé au scandale de corruption.

11Lire Cristina Rocha, Cristina Maria de Castro, « Perspectives nouvelles autour de la mondialisation du champ religieux brésilien », Social Compass 68 (2), 151–175.

12Le néopentecôtisme est un courant du christianisme évangélique qui insiste sur les dons et le rôle du Saint-Esprit. Il émerge dans les années 1980 aux États-Unis avant de se diffuser dans le monde. Dans la pratique, les Églises néopentecôtistes insistent sur le combat spirituel (lutte contre le démon et exorcisme, désir de sauver les non-convertis), valorisent les signes positifs du Saint-Esprit (guérison, prospérité) et adoptent un pragmatisme assumé (utilisation des médias, souplesse dans la structure des Églises…).

13André Corten, Jean-Pierre Dozon, Ari Pedro Oro, Les nouveaux conquérants de la foi : l’Église universelle du royaume de Dieu (Brésil), Khartala, collection « Hommes et sociétés », 2003.