AFRIQUE XXI SOUFFLE SES TROIS BOUGIES en ce mois de septembre 2024. Notre tout premier article a été publié le 6 septembre 2021 : il marquait le début d’une belle aventure humaine et éditoriale.
Trois ans dans la vie d’un média indépendant qui fonctionne de manière artisanale, avec peu de moyens financiers mais beaucoup de passion et d’engagement, c’est un anniversaire qui compte. Il signifie que le journal s’est installé dans le « paysage » médiatique et qu’il suscite un intérêt certain, en France, sur le continent africain et ailleurs – intérêt qui se vérifie chaque jour avec les chiffres de fréquentation du site, en hausse régulière, mais aussi avec les retours très positifs qui nous parviennent. Il signifie surtout que le pari que nous avions fait de proposer une autre manière de raconter l’Afrique, en privilégiant la réflexion critique et l’enquête au long cours, en la rendant accessible à tous et toutes sans aucune barrière financière, tout en défendant des valeurs de justice et de solidarité qui nous sont chères et en l’assumant, était justifié.
Il faut le dire et le redire, car c’est un combat quotidien : Afrique XXI est un journal indépendant de toute puissance publique ou privée, qui refuse toute publicité et tout article rémunéré ; ses seules sources de revenus, qui permettent de rétribuer les autrices et auteurs et de faire fonctionner le site, sont les dons (réguliers ou occasionnels) de ses lectrices et lecteurs. Cela signifie qu’aucun milliardaire, aucun chef d’État, aucune multinationale n’est en mesure de nous imposer quoi que ce soit. Chez nous, ni Paul Biya, ni Vincent Bolloré ni TotalEnergies n’ont les moyens d’imposer la censure. C’est assez rare pour le noter.
C’est ce qui nous permet de dénoncer les dérives de tous les autocrates du continent, la permanence de la relation coloniale entre la France et l’Afrique ou encore les abus des grandes firmes du capitalisme mondial, sans craindre le pire pour le budget à venir ; de publier des enquêtes sur Bolloré, sur la Françafrique ou sur les scandales de l’extractivisme ; de couvrir de manière équilibrée les conflits politiques et les guerres comme dans l’est de la RD Congo ou au Tigray ; ou encore de consacrer des analyses ou des reportages sur des pays ou des régions qui, d’un point de vue strictement financier, ne « rapportent rien », ni en publicités ni en clics.
Cette liberté de ton est un trésor à défendre coûte que coûte, au moment où les forces réactionnaires ont entrepris, en France comme dans de nombreux autres pays du monde, de façonner les consciences. Elle est gage de qualité autant que de crédibilité. Mais elle a un prix. Elle demande des sacrifices (de la part des membres du comité éditorial comme des contributrices et contributeurs), beaucoup de temps et aussi une grande solidarité. Car si la totalité de nos articles sont en accès libre, cela ne signifie pas qu’ils sont gratuits. Un journal a un coût : il faut faire fonctionner le site, animer la vie de la rédaction, éditer, vérifier, chercher, rétribuer les journalistes et les chercheurs et chercheuses qui écrivent…
Nombre de journaux en ligne ont fait le choix de faire payer l’accès à leurs productions. C’est aujourd’hui le modèle considéré comme le plus solide pour la presse indépendante. Nous avons fait, de notre côté, le choix inverse. Et ce pour une très bonne raison : nous voulons que le plus grand nombre puisse avoir accès au savoir que nous proposons, et tout particulièrement ceux qui n’en ont pas les moyens financiers, notamment sur le continent africain.
Nous avons donc opté pour le modèle de la participation volontaire, à la mesure de ses moyens, via un don annuel (lors de la campagne d’appel à dons, dont la prochaine approche) ou mensuel (en s’abonnant). Ce modèle nous assure une indépendance absolue et nous permet de créer un lien particulier avec nos généreux donateurs et donatrices. Mais il est également très contraignant.
Aujourd’hui, Afrique XXI a de nombreux projets. Nous allons bientôt lancer une version en langue anglaise du site, afin de briser les barrières linguistiques façonnées par l’Histoire. Nous allons également produire, avec Orient XXI, une émission sur la radio Aligre FM. Nous allons multiplier les conférences dans le but d’alimenter le débat public et d’interroger certains tabous. Mais tout cela ne sera possible que si nous en avons les moyens.
Or après trois ans d’existence, Afrique XXI reste très fragile. La pérennité du site est menacée à court terme. Nous avons donc besoin de votre soutien. Au-delà des dons ponctuels, nous avons besoin de multiplier les abonnement volontaires, qui nous permettent d’avoir une meilleure visibilité. D’ici la fin de l’année, il nous en faut au moins 400 supplémentaires. Ces abonnements sont sans aucune condition : libre à chacun de donner ce qu’il peut ou veut, et d’arrêter quand il le souhaite.
Les articles présentés sur notre site sont soumis au droit d’auteur. Si vous souhaitez reproduire ou traduire un article d’Afrique XXI, merci de nous contacter préalablement pour obtenir l’autorisation de(s) auteur.e.s.