Les Pyramides de Méroé, vestiges d’un Soudan glorieux
Loin des violentes tensions politiques qui agitent Khartoum, les Pyramides de Méroé trônent, immuables, en mémoire des pharaons de Nubie. Le site, aujourd’hui relégué aux livres d’histoires et oublié du tourisme mondialisé, est le legs de ce qui fut une puissante monarchie africaine.
Après trois décennies passées sous le joug du président Omar Al-Bachir, accusé par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité et de génocide, le Soudan s’enflamme en 2019. Mais le gouvernement de transition mis en place à la suite de la révolution est dissous en novembre 2021 par le général Abdel Fattah al-Burhan. Si le nouvel homme fort du pays promet des élections en 2023, le retour de la violence dans les rues de Khartoum douche les espoirs d’une population désabusée. « C’est une trahison de la révolution. Et comme si nous nous étions battus depuis le coup d’État pour rien. Les militaires sont des tueurs, nous ne voulons plus les voir au pouvoir », confiait à Orient XXI Ghassak, un médecin soudanais.
Pour la jeunesse soudanaise éprise de démocratie, qui peint sur les murs de Khartoum des tags louant les valeurs de liberté et les droits humains, les modèles d’inspirations se trouvent pour la plupart hors des frontières du Soudan, et les Pyramides de Méroé, nichées entre plusieurs dunes de sable qui rompent la monotonie d’une vaste plaine désertique située à 230 kilomètres au nord de Khartoum, ne revêtent qu’une importance toute relative. Nombreux sont ceux qui avouent n’avoir jamais eu la volonté de les visiter.
Le site, aujourd’hui relégué aux livres d’histoires et oublié du tourisme mondialisé, demeure néanmoins l’un des derniers vestiges d’une puissante monarchie africaine. Entre le VIIIe siècle avant Jésus-Christ et le IVe siècle après Jésus-Christ, l’actuel nord du Soudan et le sud de l’Egypte est la terre du royaume de Koush, avec pour capitale la cité de Méroé.
Les articles présentés sur notre site sont soumis au droit d’auteur. Si vous souhaitez reproduire ou traduire un article d’Afrique XXI, merci de nous contacter préalablement pour obtenir l’autorisation de(s) auteur.e.s.