Sommet UE-UA

L’Eurafrique, un « rêve » venu du passé colonial

Alors que la France assure la présidence du Conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron veut « proposer une nouvelle alliance au continent africain ». Le sommet UE-UA qui se tient à Bruxelles les 17 et 18 février doit donc servir à « jeter les bases d’un partenariat renouvelé » entre les deux entités. Au-delà des enjeux contemporains, cette volonté de « lier le destin » des deux rives de la Méditerranée n’est pas nouvelle : elle répond à un projet vieux de soixante ans, qui avait pour nom l’Eurafrique et pour ambition la préservation de la puissance européenne et du système colonial.

La chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et le président sud-africain Jacob Zuma, lors du cinquième sommet UA-UE organisé à Abidjan en novembre 2017.
Gouvernement de l’Afrique du Sud / flickr.com

L’Union européenne a été fondée la même année et le même mois que la proclamation de l’indépendance du Ghana, en mars 1957. L’histoire officielle et para-officielle de l’UE tend à présenter ces événements inauguraux comme s’ils étaient liés. Lorsque, par exemple, l’Union européenne et 53 États africains ont adopté la déclaration de Lisbonne en 2007, celle-ci a salué le sommet qui se tenait dans la capitale portugaise comme « une occasion unique de relever ensemble les défis contemporains communs à nos continents, l’année où nous célébrons le cinquantième anniversaire de l’intégration européenne et le cinquantième anniversaire du début de l’indépendance de l’Afrique ».1

Le récit officiel présente ces deux événements comme des manifestations du nouvel ordre international ayant émergé dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale : les États d’Europe occidentale auraient mis un terme à leurs revendications de domination impériale et auraient par conséquent opté pour une forme de coopération intracontinentale, enterrant ainsi les rivalités nationales qui avaient alimenté les deux guerres mondiales. Leurs sociétés et leurs économies nationales, paralysées par le dernier conflit mondial, se seraient ainsi reconstruites grâce à la mise en commun de leurs ressources naturelles et à une meilleure circulation interne des biens, des capitaux et des travailleurs.

Ce discours a tout pour plaire, mais il n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. Après la guerre, les États européens se sont en fait démenés pour préserver leurs empires et les utiliser en vue de défendre leur place sur la scène mondiale face aux superpuissances dominantes à l’Est et à l’Ouest. En fait, plutôt qu’un projet postcolonial, la Communauté économique européenne (CEE), qui allait se transformer en Union européenne (UE) quelques décennies plus tard, a été conçue dès le départ comme un dispositif néocolonial et intercontinental, renouvelant la gestion de l’immense domaine colonial des différents pays membres – à commencer par les territoires africains sur lesquels la France et la Belgique maintenaient leur souveraineté depuis la fin du XIXe siècle.

Besoin de l’Afrique

La relation entre l’histoire de l’intégration européenne et celle du colonialisme se comprend mieux à travers une entité géopolitique incontournable autrefois connue sous le nom d’« Eurafrique ». Comme nous l’avons montré dans un livre consacré à cette entité2, la plupart des efforts d’unification de l’Europe entre 1920 et 1960 ont systématiquement coïncidé avec les efforts de développement et de stabilisation du système colonial en Afrique.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ces ambitions collectives ont contribué de manière décisive à la dynamique de coopération et d’intégration européenne et, par la suite, à la création de la CEE. Les architectes de cette intégration avaient compris que l’Europe occidentale ne disposait pas des ressources naturelles nécessaires à sa reconstruction, et encore moins pour en faire une puissance géopolitique et géoéconomique viable capable de faire face au deux grands défis de la période : la concurrence des deux nouvelles superpuissances, les États-Unis et l’URSS, et la contestation anticoloniale grandissante depuis 1945, en Asie puis en Afrique. La conférence de Bandung d’avril 1955 et la crise de Suez en octobre 1956 marquent à cet égard deux étapes importantes qui ne manquent pas d’inquiéter les capitales européennes.

La question coloniale, et l’avenir du continent africain, figuraient donc en bonne place dans l’ordre du jour de pratiquement toutes les organisations et institutions d’après-guerre consacrées à l’intégration européenne. Cela explique pourquoi la Communauté économique européenne, lorsqu’elle a été fondée par le traité de Rome en 1957, a également intégré les possessions coloniales des États membres, élevant ainsi le colonialisme à un niveau international et supranational.

« Exploiter en commun les richesses du continent »

Quelle était la nature de ce colonialisme co-européen ? Lorsque le Mouvement européen s’est réuni pour le Congrès de l’Europe à La Haye, en mai 1948, afin de discuter de l’avenir du continent, les questions africaines figuraient naturellement parmi les thèmes de discussion. « L’Union européenne devra bien sûr inclure dans son orbite les extensions, dépendances et territoires associés des puissances européennes en Afrique et ailleurs, et devra préserver les liens constitutionnels existants qui les unissent », expliquait l’un des plus importants documents publiés à l’issue du congrès3. Les diplomates américains ont parfois parlé de ce projet comme de la « doctrine Monroe eurafricaine »4.

Le Conseil de l’Europe, créé un an plus tard, en 1949, a lui aussi fait immédiatement de la coopération coloniale en Afrique l’une de ses priorités. Le président du comité économique du Conseil de l’Europe, le Français Paul Reynaud (qui fut plusieurs fois ministre sous la IIIe République et président du Conseil de mars à juin 1940), résume ainsi la situation en 1952 : « Il faudrait également, pour rendre viable l’Europe libre, exploiter en commun les richesses du continent africain, pour tâcher de trouver les matières premières qu’aujourd’hui nous allons chercher dans la zone dollar où nous sommes incapables de les payer. »5

L’Eurafrique, notre dernière chance, un essai publié en 1955, signé Pierre Nord, un militaire et écrivain français.
DR

Lorsque les négociations du traité de Rome sur la création de la CEE ont commencé pour de bon, en 1956, il y avait un large consensus politique, économique et intellectuel en Europe occidentale pour que les possessions coloniales des États membres soient également intégrées. À la table des négociations, la seule délégation qui émettait de sérieux doutes était celle des Pays-Bas. Ce consensus quasi-général apparaît dans les travaux du groupe intergouvernemental ad hoc sur les territoires d’outre-mer, chargé de préparer le régime colonial du traité de Rome – ou régime d’association eurafricain.

Le 18 décembre 1956, ce groupe fait circuler un projet de préambule à son rapport final, dans lequel est tiré le bilan des avantages de l’association avec les territoires d’outre-mer : « Économiquement parlant, les États européens membres du marché commun ont un besoin essentiel de la coopération et des apports que peuvent présenter les territoires d’outre-mer – en particulier africains – pour l’équilibre à long terme de l’économie européenne. Les sources de matières premières variées et abondantes dont disposent les territoires d’outre-mer sont susceptibles d’assurer à l’ensemble économique européen du marché commun la base indispensable à une économie en expansion et présentent en outre l’énorme avantage d’être situées dans des pays dont l’orientation pourra être influencée par les pays européens eux-mêmes. »6

Rendre à l’Europe « une nouvelle jeunesse »

Le préambule compare ce projet au plan Marshall, insistant sur le fait que l’association avec les territoires d’outre-mer devra être entreprise dans un esprit similaire. Le texte conclut : « L’entreprise proposée entraînera des conséquences d’une importance majeure pour l’avenir de l’Europe. […] La Communauté des Six aidant l’Afrique et s’appuyant sur elle est capable de rendre à l’Europe son équilibre et une nouvelle jeunesse. C’est dans cette perspective que les autres éléments d’information rassemblés dans le présent rapport devront être considérés. »7

Pour le gouvernement français de Guy Mollet, alors dominé par les socialistes, un autre dossier colonial d’importance vient s’immiscer dans les négociations en cours sur l’intégration eurafricaine : l’Algérie. En janvier 1957, Mollet publie une déclaration sur la situation algérienne directement adressée à l’Assemblée générale des Nations unies : « La France négocie en ce moment avec ses partenaires européens la formation d’un vaste marché commun, auquel seront associés les territoires d’outre-mer. C’est l’Europe tout entière qui sera appelée à aider au développement de l’Afrique, et c’est l’Eurafrique qui peut devenir demain l’un des principaux facteurs de la politique mondiale. Les nations isolées ne sont plus à la taille du monde. Que signifierait l’Algérie seule ? Que ne serait son avenir, au contraire, comme l’un des fondements de la communauté eurafricaine qui s’ébauche ? »8

Un accord sur l’incorporation des territoires d’outre-mer au marché commun européen est finalement conclu le 20 février 1957, lors de la réunion des chefs de gouvernement à Paris, sous la présidence de Guy Mollet. Le lendemain, le quotidien français Le Monde titrait en Une : « Première étape vers l’Eurafrique : Accord des Six sur l’association des territoires d’outre-mer au marché commun. » Le texte, codifié ensuite dans la partie IV du traité de Rome (articles 131 à 136), comprend un accord commercial visant à créer, par étapes, un marché commun eurafricain9. L’accord d’association crée en outre un fonds d’investissement destiné à financer le développement social et économique des territoires associés.

Un « rêve » avant tout français

Conséquence directe de la mise en place de cette association coloniale, plus des trois-quarts de la superficie de la nouvelle communauté européenne se situaient en dehors de l’Europe continentale : celle-ci s’étendait de l’embouchure du Rhin dans la mer du Nord au fleuve Congo en Afrique centrale. Dans la presse européenne et pour nombre de responsables politiques, la création de l’Eurafrique était ainsi considérée comme l’une des trois ou quatre caractéristiques les plus significatives du nouveau marché commun. Fin février 1957 par exemple, le ministre belge des affaires étrangères, Paul-Henri Spaak, présente l’incorporation de l’Europe et de l’Afrique comme l’objectif le plus audacieux du traité de Rome. En ajoutant les territoires africains, le marché commun comprendrait plus de 200 millions d’habitants et l’Europe aurait accès aux matières premières nécessaires à sa pérennité. « Quel succès ne serait-ce pas si nous parvenions à réaliser le rêve de l’Eurafrique qui, après la réunion de Paris, semble pouvoir devenir une réalité ? »10

S’il est également porté par les dirigeants belges, ce « rêve » est en grande partie un rêve français. Car la France, qui est la puissance coloniale la plus importante parmi les six pays signataires du traité de Rome et qui a fait de l’association des territoires d’outre-mer une condition sine qua non de son adhésion au marché commun, n’aura cessé de mettre ses colonies dans la balance pour obtenir des contreparties de ses partenaires. Aussi fait-elle miroiter la mutation progressive et contrôlée du marché européen en marché eurafricain dans le but d’arracher à ses partenaires des investissements substantiels dans son propre domaine colonial (qui bénéficiera ainsi, dans un premier temps, de 90 % des fonds européens de développement…).

Carte tirée de l’ouvrage Politique industrielle et stratégique de l’Union Française. Les Z.O.I.A. Zones d’organisation industrielle et stratégique africaines, signé Eirik Labonne en 1955 (Revue Militaire d’Information).
DR

Difficile en revanche de parler d’un rêve africain, puisque les représentants des « territoires d’outre-mer » – non encore indépendants – n’ont pas été consultés. Seule exception : Félix Houphouët-Boigny, alors ministre dans le gouvernement Guy Mollet, qui est envoyé à Bruxelles, en janvier 1957, pour défendre le projet français devant les délégués des pays partenaires. Et il le fait avec application, vantant la portée géopolitique de la construction eurafricaine : « Si l’Europe des Six réussit, par une politique commerciale et d’investissements vraiment efficace, à faire sentir aux populations noires que l’association eurafricaine est capable de produire des résultats pratiques, non seulement les territoires franco-belges de cette partie du continent africain rejetteront l’emprise du groupe de Bandung et celle des communistes, mais encore les territoires franco-belges constitueront pour les colonies voisines [NDLR : entendre les colonies britanniques, Ghana en tête] un symbole de prospérité. »11

Projet impérial renouvelé

La plupart des « pères fondateurs » de la CEE – dont Paul-Henri Spaak, Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer et Guy Mollet – approuvaient l’idée d’une mission civilisatrice européenne en Afrique et considéraient qu’un projet impérial renouvelé était inséparable du projet d’intégration de l’Europe, notamment pour stimuler la croissance économique. Cet esprit d’optimisme colonial est illustré par la façon avec laquelle Mollet parle de la CEE devant des journalistes et des hommes politiques américains à Washington en février 1957 : « Il y a huit jours […] nous avons résolu les dernières difficultés concernant le traité Euratom [NDLR : Traité signé à Rome le 27 mars 1957 instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique] et celui du marché commun européen. Nous avons aussi pris une décision capitale : associer l’Europe aux territoires d’Afrique noire qui sont aujourd’hui liés à la Belgique et à la France. […] En associant les territoires d’outre-mer de nos pays à ce marché, nous avons ouvert la voie à une union entre l’Europe et l’Afrique, et à ce que nous commençons à appeler l’Eurafrique. »12

En avril 1958, alors que les bureaux de la Commission européenne étaient installés à Bruxelles, la Direction générale des territoires d’outre-mer – ou DG VIII – commençait ses travaux sous la direction du commissaire français Robert Lemaignen. Ce dernier a divisé les activités eurafricaines de la CEE en quatre domaines : activités de recherche et de programme ; questions culturelles et sociales ; questions commerciales ; investissements de développement13.

Lorsque, quelques années plus tard, Lemaignen résuma les cinq premières années de la DG VIII, il affirma qu’ elle offrait « un vaste appui à la symbiose économique eurafricaine, élément essentiel du monde de demain »14. Cet « appui » serait, dans le « monde de demain », la convention de Yaoundé, signée en 1963 entre la CEE et dix-huit anciennes colonies françaises et belges nouvellement indépendantes, dont les dispositions étendaient le régime d’association eurafricain du traité de Rome à l’ère postcoloniale.

« Une partie de l’avenir de l’Europe se joue en Afrique »

L’étude du projet eurafricain permet de regarder l’histoire de l’intégration européenne sous un angle nouveau et d’analyser différemment ce que fut réellement la décolonisation de l’Afrique. Mais elle est également nécessaire si nous voulons comprendre les relations actuelles entre l’Europe et les pays africains (ainsi que les organisations panafricaines).

L’actuelle Commission européenne, qui a pris ses fonctions le 1er décembre 2019, s’est immédiatement engagée à faire du partenariat de l’UE avec l’Afrique sa priorité numéro un en matière de politique étrangère, et elle a d’ailleurs élaboré une « Stratégie globale avec l’Afrique »15. Comme l’a souligné le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, lors de la présentation de cette nouvelle stratégie : « Une partie de l’avenir de l’Europe se joue en Afrique. Pour faire face à nos défis communs, nous avons besoin d’une Afrique forte, et l’Afrique a besoin d’une Europe forte.16 » « Pour profiter aux deux continents, peut-on lire dans le document consacré à cette nouvelle stratégie, notre partenariat devrait être fondé sur une compréhension claire de nos intérêts et responsabilités respectifs et mutuels, reflétant l’exhaustivité et la maturité de notre relation. »17

Mais si cette relation est caractérisée par la « maturité », on peut s’interroger sur l’absence de reconnaissance des précédents historiques qui mettaient déjà en avant, il y a plus d’un demi-siècle, cette rhétorique de la mutualité et de l’interdépendance entre les deux continents. La nouvelle stratégie de Bruxelles souligne que le partenariat économique entre les deux continents « devrait désormais se traduire aussi par une alliance politique solide ». Ces liens « sont essentiels dans un monde multipolaire où l’action collective est plus que nécessaire. » Bruxelles souligne que « l’Afrique et l’Europe forment, ensemble, le plus grand bloc électoral au sein des Nations unies ».18

En basant sa stratégie sur la coopération avec l’Afrique, l’UE d’aujourd’hui pense qu’elle sera bien mieux armée pour faire face à ses concurrents mondiaux que sont la Russie, la Turquie et la Chine. L’alliance géopolitique de l’UE avec l’Afrique – « le plus grand bloc électoral au sein des Nations unies » – évoque l’image d’une force mondiale émergente, allant du nord au sud. Dans un article publié en septembre 2018, The Economist évoquait la « renaissance de l’Eurafrique » – avec ce sous-titre : « Pourquoi l’Europe devrait se concentrer sur son interdépendance croissante avec l’Afrique ».19 The Economist affirmait notamment que l’Eurafrique faisait partie intégrante des « empires romain, carthaginois, maure et vénitien ». Pourtant, l’hebdomadaire libéral britannique ne mentionnait pas la matérialisation historique la plus récente de l’Eurafrique, à savoir le fait qu’elle faisait partie intégrante de l’Union européenne lors de sa fondation en 1957.

1Déclaration de Lisbonne, 8-9 décembre 2007.

2Peo Hansen et Stefan Jonsson, Eurafrique. Aux origines coloniales de l’Union européenne, La Découverte, Paris (à paraître en mai 2022).

3Cité in Alan Hick, « The European Movement », in Walter Lipgens (dir.), Documents on the History of European Integration, vol. 4, Walter de Gruyter, Berlin, 1991, p. 335-336.

4Foreign Relations of the United States, 1955–1957, volume XVIII (Africa), United States Government Printing Office, 1989, p. 164.

5« Compte rendu des débats », Assemblée consultative du Conseil de l’Europe, 1952, p. 305.

6Historical Archives of the European Union (HAEU), CM 3/NEGO 252, « Groupe Ad hoc territoires d’outre-mer, Projet de préambule (établi par le Président) », 18 décembre 1956.

7Ibid.

8HAEU, EN 2736, « Déclaration de M. Guy Mollet, Président du Conseil, sur la politique française en Algérie », 9 janvier 1957.

9Marché commun dans lequel les États membres appliqueraient à leurs échanges commerciaux avec les territoires extra-européens associés, le régime qu’ils s’accordent entre eux et où ces derniers ont un accès privilégié au marché européen pour écouler leurs productions.

10Déclaration le 25 février 1957 devant des cercles militaires et d’affaires à Bruxelles, publiée dans la revue Mars et Mercure n° 3, mars 1957.

11Félix Houphouët-Boigny devant la conférence de Bruxelles, janvier 1957, cité in Guia Migani, La France et l’Afrique subsaharienne, 1957-1963, PIE Peter Lang, Bruxelles, 2008, p. 56-57.

12HAEU, EN 2735, « Speech […] at the luncheon of the National Press Club », 27 février 1957.

13Robert Lemaignen, L’Europe au berceau. Souvenirs d’un technocrate, Plon, Paris, 1964, p. 119.

14Ibid., p. 160.

15European Commission and High Representative of the Union for Foreign Affairs and Security Policy, « Towards a comprehensive Strategy with Africa », JOIN(2020) 4 final, Bruxelles, 9 mars 2020.

16David M. Herszenhorn, « EU’s Africa strategy stresses climate and digital policies »..

17European Commission, « Towards a comprehensive Strategy with Africa », p.1.

18Ibid., p. 15, 1.

19The Economist, « The rebirth of Eurafrica », 22 septembre 2018 (print edition).