Collectés25 831 €
86%
Objectif30 000 €

L’Azerbaïdjan, un ami qui vous veut du bien ?

Parti pris · Depuis quelques mois, le régime azerbaïdjanais, qui accueille la COP29 du 11 au 22 novembre, se présente comme le défenseur des peuples colonisés et soutient tout particulièrement des mouvements anticolonialistes en France. Mais l’activisme de cette « pétro-dictature » engagée dans un violent conflit avec l’Arménie est loin d’être désintéressé.

L'image montre une scène à une table de conférence, probablement lors d'une réunion aux Nations Unies. Au centre, un homme en costume noir et cravate blanche, avec un air sérieux, semble être le porte-parole ou le modérateur. À sa gauche, un homme portant une chemise bleue et des lunettes, avec un air attentif. À sa droite, un homme d'apparence plus décontractée avec un pull et une barbe, qui semble également participer à la discussion. En arrière-plan, plusieurs personnes sont assises, écoutant attentivement. Le décor est sobre, avec des murs en bois et le logo des Nations Unies en arrière-plan.
En marge du Comité des droits de l’Homme de l’ONU organisé en octobre 2024 à Genève (Suisse), le Baku Initiative Group a organisé une conférence sur les «  conséquences du colonialisme français  ». Son directeur, Abbas Abbassov, était entouré de Kemi Seba (à sa gauche), le président de l’ONG Urgences panafricanistes, et de Jean-Jacob Bicep (à sa droite), membre de l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe.
© Baku Initiative Group

Depuis quelques mois, les médias azerbaïdjanais ou proches de l’Azerbaïdjan multiplient les reportages, parfois en direct, pour dénoncer le colonialisme français. Dans un sujet de la chaîne azerbaïdjanaise CBC TV diffusé en 2023 et intitulé « La Martinique : une île aux fleurs dans l’esclavage français », la parole est donnée (entre autres) à Rodrigue Petitot (devenu depuis le porte-parole du mouvement contre la vie chère qui a éclaté en septembre 2024) ; et dans un autre, relayé par l’agence Azertac en mars 2024, réalisé à Bastia et couvrant une manifestation d’indépendantistes corses, l’île est présentée comme étant au bord de l’insurrection.

Le régime d’Ilham Aliyev, à la tête de l’Azerbaïdjan depuis 2003, affirme ainsi son « soutien » aux mouvements anticolonialistes des territoires français. Des responsables de mouvements kanaks, guadeloupéens, martiniquais, guyanais, polynésiens ou corses ont accepté de répondre aux invitations du régime azerbaïdjanais et notamment du Bakou Initiative Group (Groupe d’initiative de Bakou) tous frais payés1. Plus récemment, ce sont des représentants comoriens qui se sont rendus à Bakou pour parler de l’île de Mayotte, sur laquelle l’Union des Comores revendique la souveraineté.

Dans le même temps, ce régime prétendument « anticolonialiste » redouble d’agressivité (verbale pour le moment) contre son voisin arménien et parachève la purification ethnique de la région du Nagorny Karabakh (ou Haut-Karabakh), entièrement conquise par son armée en 2023, et dont toute la population autochtone (arménienne) a été chassée. Il a en outre déclenché une vague de répression interne contre toute voix dissidente ou critique. Et ce alors qu’il s’apprête à accueillir la COP29 (conférence de l’ONU sur le climat) du 11 au 22 novembre 2024.

Les « ingérences azerbaïdjanaises » ont été dénoncées par le pouvoir français et par plusieurs médias, parfois dans le but de discréditer les mouvements sociaux et anticoloniaux que l’Azerbaïdjan prétend soutenir, même si ces condamnations sont demeurées assez limitées. La répression contre les opposants azerbaïdjanais, y compris l’assassinat de l’opposant Vidadi Isgandarli fin septembre 2024 en France, n’ont guère suscité de réactions, pas plus d’ailleurs que la purification ethnique menée dans le Nagorny Karabakh.

Des territoires ultramarins à décoloniser

Il est nécessaire de rappeler que certains territoires de la République française, des départements et régions d’outre-mer, ou encore la Corse, subissent dans des contextes divers des situations à certains égards coloniales, et en conséquence des crises sociales et politiques prolongées. C’est particulièrement visible aujourd’hui en Kanaky (Nouvelle-Calédonie) et, de manière différente, en Martinique.

En Kanaky, depuis le maintien en décembre 2021 par le gouvernement français d’un référendum dans des circonstances défavorables aux Kanaks2, la situation n’a cessé de se détériorer. Le but du « dégel » du corps électoral à même de se prononcer sur le statut du territoire (en y ajoutant les colons arrivés depuis 1998), envisagé par le gouvernement Attal et pour l’heure mis en suspens par le gouvernement Barnier, visait à s’assurer que la population autochtone colonisée (les Kanaks) serait électoralement minoritaire. Ce qui avait été accompli par la répression génocidaire et l’application du code de l’indigénat à cette population au XIXe siècle (disparition de la moitié de la population autochtone, vol des deux tiers des terres) est-il en train de reprendre ?

Le pouvoir français a dénoncé « l’ingérence étrangère en Nouvelle-Calédonie ». Mais laquelle : l’ingérence azerbaïdjanaise ? Celle de la Chine ? Les Chinois considèrent la région Pacifique comme leur « étranger proche ». Ils multiplient, ou tentent de multiplier les partenariats économiques et les accords politiques et de sécurité avec les petits États insulaires de la région (y compris la Polynésie française). De son côté, l’Australie, pour qui il s’agit aussi de « l’étranger proche », fait de même (y compris en Nouvelle-Calédonie). L’Azerbaïdjan a de son côté été accusé de financer des mouvements indépendantistes. Mais cela n’explique en rien la révolte actuelle des Kanaks.

En juillet 2024, le Baku Initiative Group a organisé un Congrès des colonies françaises à Bakou, dont voici une illustration.
En juillet 2024, le Baku Initiative Group a organisé un Congrès des colonies françaises à Bakou, dont voici une illustration.
© DR

En Martinique - comme dans la Guadeloupe voisine (mais aussi en Guyane et à La Réunion), la décolonisation devait s’accomplir grâce à la départementalisation de 1946, qui était accompagnée d’une promesse « d’égalité républicaine ». Or la réalité économique, sociale et politique fait que la grande majorité de la population de ces territoires n’a pas du tout l’impression que cette promesse a été tenue. Et l’empoisonnement des terres antillaises, de 1972 aux années 2000, par le chlordécone, du fait de l’impéritie de l’État, n’a rien arrangé3. D’où les mouvements contemporains comme la grève générale lancée par le Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) en Guadeloupe en 2009 et l’actuel mouvement contre la vie chère en Martinique.

L’enjeu du Nagorny Karabakh

La politique de l’Azerbaïdjan est régulièrement décrite comme celle d’un « proxy » de quelqu’un : du Turc Recep Tayyip Erdogan, du Russe Vladimir Poutine… C’est une erreur : l’Azerbaïdjan a sa logique propre.

Quand l’URSS se disloque et que l’Azerbaïdjan devient indépendant, son territoire résulte du découpage interne de l’Union soviétique établi par Staline, qui avait laissé (tout à fait volontairement) une bombe à retardement entre la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan et sa voisine homologue d’Arménie : le Nagorny Karabakh (Artsakh, pour les Arméniens4). Ce territoire fut donné à l’Azerbaïdjan. Quoique peuplé très majoritairement d’Arméniens, il englobait la ville chère à la culture azérie de Shusha (Sushi, pour les Arméniens) et le séparait de l’Arménie proprement dite par un « verrou » azerbaïdjanais de quelques kilomètres (le « corridor » de Latchine).

À la fin de l’Union soviétique, la population arménienne s’est mobilisée pour que le Nagorny Karabakh rejoigne l’Arménie - une « sécession » refusée par les nouvelles autorités de Bakou, ce qui a provoqué une guerre extrêmement violente de 1988 à 1992, avec des épisodes de purification ethnique perpétrés par les Azerbaïdjanais comme par les Arméniens (et des centaines de milliers de réfugiés de part et d’autre). Le conflit armé a pris fin avec la victoire de l’Arménie : le Nagorny Karabakh devenu « indépendant », les Arméniens contrôlaient six districts avoisinants après l’expulsion de la population non arménienne.

Des négociations se sont ouvertes, mais elles ont échoué du fait des intérêts contradictoires des grandes puissances (la Russie et les États-Unis en particulier) et de l’évolution interne des deux protagonistes. En Arménie, le président Levon Ter-Petrossian a été remplacé en 1998 par les chefs du Karabakh, d’abord Robert Kotcharian, puis Serge Sarkissian, deux alliés de Vladimir Poutine et tous deux hostiles à toute négociation avec l’Azerbaïdjan. Négociation que n’envisageait plus de son côté le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, qui avait succédé à son père, Heydar, en 2003, et qui a préparé ensuite la « guerre de revanche » avec un déchaînement de plus en plus violent de propagande raciste anti-arménienne.

Les ambitions d’Aliyev

Cette « guerre de revanche » a été « testée » en 2016 (quatre jours de guerre), puis Aliyev a attaqué en 2020, fort du soutien militaire de la Turquie mais aussi d’Israël, de la neutralité de la Russie et de la passivité des Occidentaux. Une fois Shusha prise, Vladimir Poutine a imposé un cessez-le-feu, les Arméniens ont été contraints de quitter les districts qu’ils occupaient autour du Nagorny Karabakh et d’évacuer la majorité du territoire de l’enclave, des dizaines de milliers d’habitants s’étant réfugiés à Stepanakert (la capitale de la région) sous protection russe.

Après un nouveau « test » - le blocage à partir de décembre 2022 de la seule route reliant l’Arménie à Stepanakert, censée être sous protection russe, mais n’ayant entraîné aucune réaction, ni des Russes ni des Occidentaux -, Aliyev a pris le contrôle de tout le territoire du Nagorny Karabakh en septembre 2023, provoquant le départ de la population, effrayée et menacée.

Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliyev, en janvier 2015, lors du Forum économique mondial organisé à Davos (Suisse).
Le président de l’Azerbaïdjan Ilham Aliyev, en janvier 2015, lors du Forum économique mondial organisé à Davos (Suisse).
© World Economic Forum

L’Azerbaïdjan possède des ressources de pétrole et de gaz et profite du gaz d’Asie centrale qui transite par son territoire5. L’Union européenne (UE) a conclu un accord pour bénéficier de ce gaz en remplacement du gaz russe, et l’Azerbaïdjan est le premier fournisseur d’hydrocarbures d’Israël. La famille Aliyev contrôle la compagnie nationale Socar, qui coopère avec des compagnies occidentales comme BP, TotalEnergies ou Exxon, et accessoirement parraine des événements importants du football européen et mondial.

L’objectif d’Aliyev est de faire de son pays la « Dubaï de la Caspienne », une place financière offshore et une étape des « routes de la soie » chinoises, tout en gardant de bonnes relations avec les États-Unis et le Royaume-Uni, et en étant cajolé autant par l’Union européenne que par la Russie et l’Iran (deux puissances avec lesquelles le pays a pourtant eu des contentieux historiques).

Dictateur et champion des « non-alignés »

Sur le plan interne, c’est une dictature : les oppositions politiques et les mouvements associatifs ou syndicaux sont écrasés, et le président a été élu avec 92 % des voix en février 2024, sans adversité. L’expression des minorités ethniques est réprimée (les Talyches dans le Sud, les Lezghiens dans le Nord). Le commerce des hydrocarbures a provoqué un enrichissement sans limites du clan au pouvoir, mais aussi l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie rentière, tandis que la majorité de la population, loin des beaux quartiers de la capitale, s’enfonce dans la pauvreté. Plusieurs révoltes ont été sévèrement réprimées, en particulier en 2011-2013.

Pourtant, Ilham Aliyev et ses conseillers, appuyés par des agences de communication occidentales, sont parvenus en quelques années à faire de Bakou une référence mondiale, sur les plans financier et commercial, mais aussi culturel et politique. Bakou se présente désormais comme le champion de « l’anticolonialisme » et du « non-alignement ».

Aliyev a lancé en 2008 le processus de Bakou concrétisé par le Forum mondial sur le dialogue interculturel qui se tient régulièrement dans la capitale (la dernière édition a eu lieu en mai 2024) et qui est coorganisé avec l’Organisation mondiale islamique pour l’éducation (Icesco), une structure internationale soutenue par l’Arabie saoudite, avec notamment la contribution de l’Organisation mondiale du tourisme6.

Aliyev a profité en outre de la tribune que lui offrait le secrétariat général du Mouvement des non-alignés (MNA) à l’ONU de 2019 à 2024. Le MNA a été fondé en 1956 par le Yougoslave Tito, l’Indien Jawaharlal Nehru, l’Indonésien Soekarno et l’Égyptien Gamal Abdel Nasser pour regrouper les États qui promouvaient la paix en refusant l’alignement sur les blocs occidental et soviétique dont l’affrontement était facteur de guerre, et qui s’engageaient pour la décolonisation et contre l’emprise impérialiste. Au fil des années, le MNA est devenu un groupe d’États (plus de 130 aujourd’hui) sans réelle consistance politique et sans projets communs7. C’est dans ce cadre qu’Aliyev a lancé son Initiative de Bakou (Baku Initiative Group – BIG)8, dirigée par un de ses fidèles, Abbas Abbassov, et censée combattre le colonialisme partout où il résiste.

Un moyen de pression

En réalité, cet allié stratégique d’Israël9, partenaire des États-Unis et de l’Union européenne, interlocuteur de la Russie, est tout à fait multi-aligné et pas du tout non-aligné au sens où l’étaient Nasser ou Tito. Mais il a réussi jusqu’à un certain point à se construire cette fausse image de « non-aligné ». La tenue de la COP29 à Bakou en ce mois de novembre sera une nouvelle occasion pour lui de renforcer cette image de « leader du nouveau Sud global », tout en contribuant, comme cela avait été le cas lors de la COP28, à Dubaï, à préserver les intérêts des pétroliers et à entraver des objectifs des accords de Paris de la COP21.

Pourquoi cependant cette insistance particulière à dénoncer le colonialisme français, cet intérêt soudain pour des territoires du Pacifique ou des Antilles guère familiers aux Azerbaïdjanais ?

Pendant tout le début du XXIe siècle, alors que les négociations internationales concernant la question du Nagorny Karabakh étaient dans l’impasse, Ilham Aliyev s’est efforcé de dénoncer l’adversaire arménien comme étant la cause du blocage, mais aussi l’attitude pro-arménienne supposée de la France, présentée comme étant sous l’influence de « la diaspora arménienne ». S’il est vrai que certaines organisations arméniennes françaises ont eu tendance à soutenir les dirigeants nationalistes arméniens, Kotcharian et Sarkissian, l’influence de cette diaspora a été largement exagérée. Il est vrai aussi que certains courants politiques français de droite et d’extrême droite s’ingénient à présenter le conflit arméno-azerbaïdjanais comme une croisade de la chrétienté contre l’islam, là où il n’y a qu’un affrontement de nationalismes.

Gêner la France, c’est se donner un moyen de pression pour la dissuader de soutenir les Arméniens, ou d’entraîner d’autres Européens à le faire. Depuis la prise de contrôle du territoire de l’Artsakh/Nagorny Karabakh et l’expulsion de ses habitants arméniens, le dictateur azerbaïdjanais s’efforce d’effacer le maximum de traces de la présence (millénaire) des Arméniens du territoire conquis, d’en changer la toponymie et d’exclure le retour des déplacés. Il ne cache guère son désir de prendre le contrôle du sud de l’Arménie (notamment le corridor de Zanguezour), pour assurer la continuité avec l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan (séparée de l’Azerbaïdjan proprement dit).

Une caution aux dérives du régime

Certains (pas tous) mouvements anticoloniaux des territoires français ont accepté le soutien empoisonné d’Aliyev, et ont cru pouvoir accéder aux instances onusiennes, en particulier le Comité spécial de la décolonisation10, pour y faire valoir leurs causes.

Si ces mouvements trouvent des « appuis » de certains régimes comme ceux de l’Azerbaïdjan ou encore du Venezuela, c’est aussi parce qu’ils ne les trouvent pas en France - pas plus qu’ils ne suscitent une quelconque forme de considération de la part de nombreuses organisations de la société civile. Mais, en acceptant le soutien de Bakou, ils apportent une forme de caution à ceux qui « purifient » le Nagorny Karabakh, répriment les opposants et s’apprêtent à parader en pétromonarques à la COP29, se dressant contre l’intérêt des peuples du monde…

Le 18 octobre 2024, encadré par des policiers lors de son transfert au tribunal de Bakou, le militant pacifiste et anti-impérialiste Bahruz Samadov a crié : « Répercutez ma parole à la COP29 ! »

Vous avez aimé cet article ? Association à but non lucratif, Afrique XXI est un journal indépendant, en accès libre et sans publicité. Seul son lectorat lui permet d’exister. L’information de qualité a un coût, soutenez-nous (dons défiscalisables) :

FAIRE UN DON

1À la conférence du 24 février 2024 organisée par l’Initiative de Bakou à Istanbul, sur le thème : «  Décolonisation, le réveil de la renaissance  », participaient notamment Cindy Adela Pollux, du Mouvement pour la liberté sociale et la décolonisation de Guyane  ; Jean Guy Talamoni, ancien président de l’Assemblée de Corse  ; Ella Tokoragi, du parti Tavini Huira’atira de Polynésie , ou encore Samantha Françoise Syriaque, vice-présidente de l’assemblée de Guyane.

2Ce référendum était prévu dans la continuité des accords dits de Nouméa de 1998, qui, constatant la réalité de la colonisation du peuple kanak, ouvrait un «  processus  » pour aller vers un avenir commun des peuples vivant sur le territoire. Les mouvements kanaks avaient demandé le report de ce référendum (à cause des conséquences du Covid-19) et, face à son maintien par le gouvernement français, ont refusé d’y participer.

3L’insecticide chlordécone a été utilisé massivement dans les plantations de bananes à partir de 1972. Interdit en 1976 aux États-Unis, il n’a été interdit en France qu’en 1990 avec une «  dérogation  » aux Antilles jusqu’en 1993 et une utilisation des stocks restants tolérée pendant les années qui ont suivi. Cela a abouti à un empoisonnement généralisé des sols et de la mer littorale.

4Artsakh est le nom arménien ancien de la région qui, selon les périodes, a été une entité arménienne indépendante ou une province d’empires.

5L’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan ouvert en 2005 et le gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum ouvert en 2006.

6L’Azerbaïdjan mène une intense campagne de promotion du tourisme («  Land of Fire  ») dans les médias européens, en particulier Euronews, chaîne aujourd’hui largement financée par la Hongrie et les pétromonarchies.

7Le secrétariat général du MNA a été assuré ces dernières années par des personnalités aussi diverses que les frères Fidel et Raúl Castro en 2006-2008, les Égyptiens Hosni Moubarak et Mohamed Morsi en 2009-2012, les Iraniens Mahmoud Ahmadinejad et Hassan Rohani en 2012-2013, le Vénézuélien Nicolás Maduro en 2016 et, donc, Ilham Aliyev de 2019 à 2024. Depuis janvier 2024, c’est l’Ougandais Yoweri Museveni qui est à la tête de l’organisation.

8Pour les nostalgiques des luttes de libération du XXe siècle, c’est aussi une référence au Congrès des peuples d’Orient organisé à Bakou en 1920 par la IIIe Internationale, mythique symbole de l’anti-impérialisme.

9Le Mossad israélien est bien implanté en Azerbaïdjan (d’où il surveille et écoute l’Iran) et Israël contribue à l’équipement et à la production d’armes sophistiquées pour l’armée azerbaïdjanaise.

10Le Comité spécial de la décolonisation, créé en 1961, est «  chargé d’observer et de promouvoir la décolonisation de certains territoires  », dont la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Le cas de Mayotte est posé mais fait l’objet de contestations, et celui de la Guyane est évoqué.