Cameroun. Mancho Bibixy Tse, itinéraire d’un martyr

Parti pris · Il y a sept ans, avant que la guerre n’éclate dans les provinces du NOSO, Mancho Bibixy Tse a participé à l’organisation de la coffin revolution, à Bamenda, pour dénoncer les discriminations contre les anglophones au Cameroun. Arrêté quelques semaines plus tard, il croupit depuis dans la prison de Kondengui. Dans cet hommage littéraire, l’écrivain Timba Bema revient sur le parcours du journaliste-activiste.

L'image montre une scène de rassemblement dans une rue animée, remplie de nombreuses personnes. Au centre, un orateur, habillé en jaune, se tient sur une plateforme surélevée, tenant un mégaphone et s'adressant à la foule. Les membres de l'audience, qui semblent nombreux et engagés, lèvent souvent leurs téléphones, capturant probablement des moments du discours. En arrière-plan, on aperçoit des bâtiments et une affichage indiquant des prix, ce qui suggère un environnement urbain. L'atmosphère est énergique, marquée par l'enthousiasme et la mobilisation des participants.
Mancho Bibixy Tse haranguant la foule les deux pieds dans un cercueil, à Bamenda le 21 novembre 2016, quelques semaines avant son arrestation.
© DR

Selon la Stratégie nationale de développement 2020-2030 du Cameroun, la région du Nord-Ouest est en 3e position des plus défavorisées du pays avec un taux de pauvreté de 55,3 %, derrière l’Extrême-Nord (74,3 %) et le Nord (67,9 %). Le chef-lieu de cette région est Bamenda – ou Abakwa, comme l’appellent affectueusement ses enfants –, une ville qui s’étend dans une vallée encaissée, protégée par les pentes verdoyantes des hauts plateaux et du rocher sacré. Bamenda est composée de trois communes d’arrondissement, dont Bamenda I, qui comprend le quartier de Mankon, où est né Mancho Bibixy Tse le 18 août 1984. Avant d’être démantelé et transformé au fil des ans en quartier, Mankon était un puissant royaume organisé sous forme de confédération, et dont le haut fait d’armes fut la résistance farouche contre la pénétration coloniale allemande1.

La tradition résistante des Mankon

La confédération Mankon appartient à l’aire bamiléké2, localisée dans l’ouest du Cameroun. Elle est établie vers 1800 par le regroupement de six royaumes Ngemba (Mankon, Mbatu, Chomba, Nsongwa, Mundum, Ndzong) et d’un royaume Mbu, à savoir Mambu. Le but de cette confédération est défensif. Elle vise à refréner l’expansionnisme du royaume Chamba. Depuis le XVIe siècle, l’espace bamiléké est en proie à des tensions liées à la pression démographique qui pousse la population à chercher de nouvelles terres cultivables. Cela occasionne des guerres de conquête, à l’image de celles entamées par les Bamum3. La contrepartie étant le déploiement de stratégies défensives telles que la castramétation4. Les frontières entre les chefferies sont marquées par des fossés pouvant atteindre six mètres de profondeur, comme à Bagangté5.

Les confrontations militaires successives préparent la confédération Mankon à freiner la pénétration allemande. En s’alliant au royaume de Bafut, elle s’oppose à trois reprises à l’armée allemande conduite par Eugen Zintgraff de 1891 à 1895 – quatre années d’une résistance brillamment organisée par Fo Angwafo II, passé à la postérité comme un habile diplomate et un grand stratège de la trempe de Samori Touré6. Malgré la défaite, la confédération Mankon occupe une position privilégiée dans l’architecture du pouvoir, une place qu’elle préserve encore de nos jours, si on se souvient que Fo Angwafo III fut, jusqu’à sa disparition, en 2022, le premier vice-président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti-État du chef de l’État Paul Biya, créé à Bamenda en 1985.

Toutefois, en raison justement de son passé résistant, Bamenda continue de susciter crainte et angoisse aux gouvernements camerounais successifs. Elle est perçue comme contestatrice de l’ordre établi à cause de son combat pour la restauration du fédéralisme, un projet politique porté par le Social Democratic Front (SDF), dont le leader, John Fru Ndi, a revendiqué la victoire lors de l’élection présidentielle de 1992. C’est dans cette même ville de Bamenda que s’est tenue la marche historique du 26 mai 1990, qui a contraint la tyrannie de Yaoundé à opérer un ravalement de façade en promulguant des lois dites d’ouverture démocratique. Et c’est dans ce territoire que grandit Mancho Bibixy. Il est pétri de son rayonnement d’antan, qui contraste avec la pauvreté actuelle. Celle-ci est d’ailleurs à la base de son engagement social, puis politique.

Le règne de la pauvreté

Être pauvre, c’est être vulnérable. La maison où l’on rentre dormir tous les soirs ne protège pas véritablement le corps des éléments : sa toiture fuit lorsqu’il pleut ; elle peut être inondée, voire balayée par les eaux en cas d’orage. Les médicaments que l’on prend dans l’espoir de guérir sont issus de la médecine traditionnelle – investie par de nombreux charlatans qui y trouvent un moyen de s’assurer des revenus confortables grâce à l’ignorance et à la crédulité des gens – ou proviennent de la masse phénoménale de contrefaçons souvent dangereuses qui traversent les frontières terrestres et maritimes avec la complicité des douaniers, et sont vendues à chaque coin de rue.

Quant à la nourriture, lorsqu’on peut s’offrir un repas par jour, mieux vaut ne pas être très regardant sur la qualité de celui-ci. Forcément, cela se ressent sur la santé du pauvre, qui meurt tôt, laissant derrière lui une nombreuse progéniture en bas âge. C’est le cas du père de Mancho, qui décède en octobre 2013. À 19 ans, Mancho doit assumer le rôle de chef de famille, lui qui est l’aîné. Il arrête ses études d’ingénierie pétrolière au Gulf Field Institute de Limbé pour donner un avenir à ses frères et sœurs. Cela passe par d’énormes sacrifices, comme de ne manger qu’un seul repas par jour afin que chacun ait quelque chose pour se sustenter, économiser sur la facture d’eau en privilégiant l’eau de pluie pour les usages courants, et réduire les dépenses d’électricité en se privant du confort moderne qu’offre un frigidaire ou un micro-ondes. Enfin, il faut renoncer à la cuisinière à gaz et se contenter d’un bas fourneau.

Le dénuement soulève des questions existentielles. Pourquoi est-on pauvre ? Pourquoi, malgré tous ses efforts et toutes ses prières, il est quasi impossible de s’en sortir ? Spontanément, on se flagelle. On est pauvre parce qu’on est né dans une famille pauvre. C’est un héritage qui se transmet aux générations suivantes sans leur consentement. Une sorte de fatalité dont on ne se libère que par la mort. L’individu est pris au piège des croyances, notamment celles qui associent l’abondance à un pacte conclu avec des forces obscures, voire démoniaques. Oui, les quelques riches que l’on croise dans leurs grosses voitures aux vitres teintées sont sans foi ni loi. La belle excuse. Qui permet d’accepter son dénuement et d’y trouver un certain soulagement, puisque l’on garde, contrairement à ceux-là, un cœur humain dans sa poitrine. Mais Mancho ne sombre pas dans ce piège. Au contraire, il s’interroge sur son environnement en s’appuyant sur l’histoire et la politique.

Dénoncer l’injustice

Il a l’intuition que la pauvreté n’est pas causée par ceux qui la subissent, mais qu’elle est l’aboutissement d’un processus de captation des richesses. Il découvre que de 1954 à 1961 les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest composent l’État du Southern Cameroons, qui forme en 1961 une fédération avec le Cameroun oriental. Surtout, il réalise que la principale ressource économique du pays, le pétrole, se trouve sur le territoire de l’ancien Southern Cameroons (anglophone). Il se pose l’inévitable question : comment les gens peuvent-ils être démunis alors que leur sous-sol est riche ? Il met en évidence cette injustice maintenue par de basses manœuvres du pouvoir visant à démanteler les institutions du Southern Cameroons et à le diviser en deux blocs irréconciliables : le bloc bamiléké (Nord-Ouest) et le bloc sawa7 (Sud-Ouest), où le taux de pauvreté, toujours selon la Stratégie nationale de développement 2020-2030, est de seulement 30 %. C’est désormais le nouveau combat de Mancho, qui est journaliste à Abakwa FM et enseignant-assistant d’histoire dans des écoles privées.

Mancho anime une émission populaire intitulée The Comedy Show sur Abakwa FM. Sur cette radio locale, il documente les violations des droits de la personne dans le Nord-Ouest et dans le Sud-Ouest, et il dénonce la marginalisation sociale et économique des ressortissants de l’ancien État du Southern Cameroons, qui sont considérés et traités comme des citoyens de seconde zone. L’image qui traduit le mieux cet état de fait est celle du morceau de sucre dans le seau d’eau. Elle est rapportée par le député SDF de Bui, Joseph Wirba, à la suite d’un entretien avec Amadou Ali, alors ministre de la Justice : le Southern Cameroons est un morceau de sucre jeté dans le seau d’eau que représente le Cameroun oriental (francophone). En d’autres termes, la vocation du Southern Cameroons (aussi appelé Cameroun Occidental) est d’être purement et simplement absorbé par la majorité francophone, qui constitue environ 80 % de la population.

Cette théorie assimilationniste, validée par Paul Biya lui-même au micro de Mo Ibrahim en novembre 2019 au cours du Forum de Paris pour la paix, est à la base de l’argumentaire évoqué notamment par les indépendantistes : les droits des anglophones sont niés pour que leur or noir soit exploité. Cette ressource stratégique est longtemps taboue sous le régime de Ahmadou Ahidjo (1960-1982). En parler peut conduire à la prison. Sa gestion est confiée à la Société nationale des hydrocarbures (SNH), directement rattachée à la présidence de la République. Malgré la pression du Fonds monétaire international (FMI), seuls 46 % des revenus pétroliers sont transférés sur les comptes publics entre 1977 et 20068. En d’autres termes, les sommes générées par l’or noir sont laissées à l’usage du chef de l’État, ce qui devrait alerter tous les élus de la nation.

Le temps de la « coffin revolution »

Pour le natif de Mankon, la dénonciation de l’injustice est une étape préparatoire de l’action qui ne peut être que politique. Les deux seules possibilités sont le fédéralisme ou l’indépendance, deux voies représentées historiquement par, d’un côté le SDF, et de l’autre, le Southern Cameroons National Council (SCNC). Le premier choisit les urnes pour atteindre son objectif, tandis que le second opte pour la contestation auprès des instances internationales. Pour Mancho, l’enjeu de la bataille est clair : si le gouvernement camerounais ne consent pas à un retour au fédéralisme, alors l’indépendance doit être envisagée. En tout cas, la décentralisation introduite dans la Constitution de 1996 n’est pas une réponse au problème, puisqu’elle consacre la négation de l’ancien État du Southern Cameroons. C’est dans le but de provoquer ce changement que Mancho rejoint le Liberation Movement for Southern Cameroons (LMSC), qui lance en 2016 la coffin revolution, un soulèvement pacifique qui s’articule autour de la désobéissance civile inspirée du mouvement des droits civiques aux États-Unis.

Le 21 novembre 2016, les rues de Bamenda connaissent une agitation peu commune. Depuis un mois et demi, des associations d’enseignants, d’avocats et d’étudiants réunies au sein du Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC) ont lancé une grève pour dénoncer la « francophonisation » des systèmes juridiques et éducatifs. Ce 21 novembre, un homme se tient debout dans un cercueil blanc posé sur le toit d’une voiture à l’arrêt et harangue la foule de curieux : « Nous sommes déjà morts entre les mains de la tyrannie. Il n’y a plus de raison d’avoir peur. Même de la mort. »

Mancho entre dans l’imaginaire collectif comme le sans-peur, rayonnant de vie, qui appelle les vivants pourtant morts à se réveiller. Il est l’un des leaders de la coffin revolution, ce mouvement qui dénonce les discriminations dont sont victimes les anglophones et se donne pour objectif de changer l’ordre institutionnel. Beaucoup de contrevérités ont été dites et écrites sur lui. Cependant, certaines de ses prises de parole auraient pu retenir l’attention des observateurs. Il a par exemple condamné le déferlement des entrepreneurs chinois, qui réalisent de juteuses affaires sans payer de contrepartie fiscale aux collectivités locales. Cela aurait pu constituer une plate-forme commune de contestation avec les francophones, qui eux aussi se plaignent de la mainmise progressive des Chinois sur tous les secteurs de l’économie, y compris le commerce de détail, longtemps considéré comme leur chasse gardée.

Mais on ne peut pas refaire l’histoire : les narratifs ont eu raison des faits. Laissons donc de côté les discours de haine qui ont ciblé spécifiquement les ressortissants de l’ancien Southern Cameroons pour nous arrêter sur le cercueil, qui donne son nom, coffin, aux premiers soubresauts de ce qui va se transformer en une guerre civile.

Une résurrection et un sacrifice

Le cercueil évoque la mort, l’univers des morts. En général, c’est un objet à usage unique, fabriqué par les vivants pour accueillir la dépouille mortuaire. C’est le véhicule dans lequel il quitte sa vie actuelle pour la nouvelle qui commence à quelques mètres sous terre. Dans un cimetière. Au milieu de ceux de son clan. Il est un élément incontournable de rituel mortuaire. Il est inconcevable qu’il soit utilisé au-delà de ce cadre strict et extrêmement codifié. À moins que l’on veuille choquer une audience, comme certains pasteurs des Églises dites charismatiques. Une personne donnée pour morte est présentée devant une assemblée, couchée dans son cercueil, les yeux clos, le corps immobile, la respiration visiblement suspendue. La mort est attestée par des témoins, qui vont parfois raconter comment elle est survenue. Après des prières et autres incantations de l’officiant, le défunt revient à la vie, pour la plus grande joie de la famille et l’émerveillement des fidèles. Ce rituel a une fonction précise : démontrer l’étendue des pouvoirs du pasteur et donc susciter l’adhésion de nouveaux membres ou renforcer la conviction des anciens. Il s’inspire de la résurrection de Lazare par Emmanuel ou Jésus, prouvant ainsi sa divine élection.

Cet épisode saisissant du récit biblique a certainement frappé Mancho, qui est un chrétien de la congrégation Azire, rattachée à la Presbyterian Church in Cameroon (PCC). Le 21 novembre 2016, la résurrection qu’il exalte en se mettant en scène dans un cercueil est bien celle du Southern Cameroons. Son approche est radicale et donc positive, en ce sens qu’elle célèbre la vie, annonce l’émergence de l’homme courageux, celui qui ne craint pas de mourir pour la justice, celui qui, pour reconquérir sa liberté et celle de son peuple, exerce sa faculté de questionner l’existant, ne le considère plus comme allant de soi.

La résurrection chez Mancho est l’avènement d’un homme nouveau. Le caractère absolument généreux de sa démarche est qu’il donne l’exemple, il est l’éclaireur qui, le flambeau à la main, écarte les buissons couchés dans la nuit du chemin. La coffin revolution a enclenché une mobilisation populaire qui, confrontée à l’intransigeance du gouvernement, débouchera sur la guerre civile en cours dans les deux régions anglophones du Cameroun (l’ancien British Southern Cameroons). Mancho Bibixy sera arrêté le 19 janvier 2017, jugé pour « terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution et insurrection » par un tribunal militaire, condamné le 25 mai 2018 à quinze ans d’emprisonnement ferme sur la base de la loi antiterroriste de décembre 2014, et incarcéré au pénitencier de Kondengui, à Yaoundé.

L’enfer de Kondengui

Kondengui est la métonymie du Cameroun, c’est-à-dire une prison. C’est à partir de Kondengui que l’on peut comprendre la société camerounaise et toucher du doigt son caractère répressif déjà prégnant avant le déclenchement de la coffin révolution et les milliers d’arrestations qui s’en sont suivies. 62 % des personnes incarcérées sont en détention préventive selon l’Acat-Suisse, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas encore été jugées et sont toujours présumées innocentes. Ce chiffre témoigne d’une pratique très bien connue des Camerounais, qu’ils appellent le siscia, à savoir l’intimidation – le moyen par lequel les possédants écartent tous ceux qui font obstacle à leur insatiable gloutonnerie.

Celui qui va à Kondengui n’est pas censé en ressortir, comme l’atteste le cas de Pierre Owono Mbondo alias « Leppé », qui, condamné à quatre ans d’emprisonnement en 1969, a passé trente-trois ans dans les geôles parce que son dossier aurait été perdu… En fait, il y a été envoyé pour y mourir. Depuis sa création, ce pénitencier est surpeuplé. Les détenus sont parqués dans des conditions d’hygiène exécrables. Sans l’assistance de leur famille ou de leurs amis qui leur apportent des repas ainsi que des médicaments, ils deviennent les esclaves de ceux qui les nourrissent et les protègent. Cette condition indigne, Mancho l’a évitée grâce au soutien de la diaspora aux États-Unis et en Grande-Bretagne, qui assure l’entretien des prisonniers de conscience.

Sa détention est jugée arbitraire par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui a demandé en 2019 au gouvernement camerounais de le libérer immédiatement et de l’indemniser9. Cette demande est restée lettre morte. Depuis la prison, Mancho commente l’actualité dans des écrits publiés sur Internet ou via des interviews (comme ici). Ses moindres faits et gestes sont analysés par l’opinion. Il reste un farouche partisan du dialogue comme voie de résolution du conflit en cours.

Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des milliers de jeunes ont pris les armes pour répondre à la brutalité des forces de sécurité, notamment le Bataillon d’intervention rapide (BIR). On ne compte plus les morts : on les enterre seulement et on prie pour le repos de leur âme. Les négociations entamées en Suisse et au Canada entre les différents protagonistes se sont soldées par un échec, confirmant l’option militaire du gouvernement qui veut en faire un exemple dissuasif pour le reste de la population. Car il est question pour le pouvoir de briser sur une ou deux générations l’élan suscité par le soulèvement de Mancho. Mais la soif de liberté d’un peuple peut-elle être éradiquée par la violence barbare ?

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1Voir E. M. Chilver, Zintgraff’s Explorations in Bamenda, Adamawa and the Benue Lands, 1889-1892, Langaa RPCIG, 2010.

2Le terme «  bamiléké  » est employé ici dans le sens de construction politique et non tribale.

3Lire Thierno Bah, «  Frontières, guerre et paix dans l’Afrique précoloniale : l’exemple des chefferies Bamiléké et du royaume Bamum dans l’Ouest-Cameroun  », in Les frontières en Afrique du XIIe au XXe siècle, Unesco, 1999.

4Il s’agit de l’art de choisir et de disposer l’emplacement d’un camp ou d’une place forte.

5Lire Noël Lavallière Betga-Djenkwe, «  Les techniques de défense des chefferies bamiléké de l’Ouest-Cameroun, du XVIe au début du XXe siècle  », e-Phaïstos, 2017|2018.

6Lire Gabsa Wilfred Nyongbet, Suh I Fru Norbert, «  Traditional Rulers and the Art of War in Traditional Societies on the Eve of World War one (WWI) : Case Study of FON Angwafo II of Mankon 1866–1920  », The International Journal of Humanities & Social Studies, 2017.

7Le terme «  sawa  » est employé ici dans le sens de construction politique et non tribale.

8Si l’exploration pétrolière a débuté en 1947 au Cameroun, les premières découvertes commerciales furent réalisées dans le bassin du Rio del Rey en 1972, et les premiers barils furent produits en 1977, après la mise en production du champ Kolé. Lire notamment Fanny Pigeaud, Au Cameroun de Paul Biya, Karthala, 2011.

9Conseil des droits de l’homme (OHCHR), Avis adoptés par le Groupe de travail sur la détention arbitraire à sa quatre-vingt-cinquième session (12-16 août 2019). À lire ici.